Il est amusant de constater que, depuis qu'Adam Sandler s'est allié avec Netflix pour produire ses comédies uniquement pour le site de streaming, soit 2015, le seul film où il joue à avoir été diffusé en salles (américaines) depuis est un drame, produit par le studio en vogue A24.
Sandler y joue le propriétaire d'un magasin de bijoux sur New York, revendeur à ses heures, qui va recevoir d'Afrique une sublime opale qui pourrait lui rembourser ses dettes auprès de son crapuleux de beau-frère. Mais le coup de foudre d'un basketteur pour cette pierre, qui sent qu'elle pourrait lui porter chance lors de ses matchs va tout remettre en question.


Au générique, je fus étonné de voir un certain Martin Scorsese en tant que producteur exécutif, qui sonne plus comme une approbation pour les réalisateurs, les frères Safdie, car le rythme, le débit de parole, la noirceur, il y a de quoi être très proche de ses premiers films ou des Affranchis. Je dirais que Uncut gems a quelque chose de désespéré, surtout dans les choix que fait Adam Sandler qui sont toujours portés par l'energie du moment, le stress, et qui sont de pires en pires. A ce titre, c'est quasiment une expérience physique auquel on a droit, car c'est rythmé de manière frénétique.
Avec un film comme Punch-Drunk Love, on savait qu'Adam Sandler pouvait ne pas faire que les personnages drôles ; ici, il est formidable, presque le rôle d'une vie. Nerveux, énergique, caractériel, il est de tous les plans et s'impose de manière naturelle en personnage dramatique, voire tragique. A la fois toxique pour son entourage (sa famille) et ses collègues de travail, il veut malgré tout s'en sortir, y compris lorsque tout est contre lui. Y compris les scènes avec le basketteur Kevin Garnett, qui en impose question charisme. A noter l'excellente musique, très rétro, du groupe Oneohtrix Point Never.


A l'image de l'affiche, le film tire presque vers des tons monochromes, montrant un New York à la limite du poisseux, mais où le pire peut se produire dans une bijouterie, car un escroc essaie d'escroquer plus gros que lui. Pour, enfin, devenir riche...
Tout cela en fait quelque chose d'épatant, pas drôle pour un sou, mais dont la noirceur, pour la relier au bijou qu'il est, se rapproche de l'ébène.

Boubakar
8
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le 10 mai 2021

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Boubakar

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