Quelle idée d'avoir regardé ce film en VO non sous-titré... Bien mal m'en a pris, car j'ai rien compris au film. Enfin si, un peu tout de même, après avoir parcouru plusieurs critiques.

Ici vous pouvez spoiler !

Ceci dit, la lecture de ces dernières m'a surtout rassuré sur mon niveau d'anglais plus que scolaire : il n'était pas l'unique cause de mon incompréhension. Le scénario alambiqué l'était également. Les portes s'ouvrent mais ne se referment pas forcément. Qui est la femme chouette? Qui a tiré les coups de feu dans le lac? Pourquoi la scène avec le compositeur? Etc... Les questions s'amoncellent mais restent sur l'ardoise. Le héros évolue dans un pêle-mêle d'énigmes aux faux semblants d'escape game géant, y explore de nombreuses pistes mais sans issues, les débuts de réponse, teintées d'absurde, n'étant que des impasses.

Malgré cela, j'ai été séduit par Under the Silver Lake.
Car finalement, contrairement aux autres enquêtes qui se terminent avec toutes les pièces du puzzle bien assemblées, sans qu'il n'en reste d'orphelines, le résultat final du film ressemble davantage à un patchwork de plusieurs zones assemblées, sans qu'aucune ne  soit réellement reliée aux autres, avec plein de pièces encore restantes  éparpillées sur la table. Un peu comme si on avait mélangé plusieurs puzzles.
 
Au-delà, la force du film réside dans sa puissance esthétique et son ambiance qui, par moments, me donnaient l'impression d'être plongé dans une bande dessinée de Daniel Clowes, dans les décors et personnages de Gregg Araki, ou encore dans la jeunesse dorée de Bret Easton Ellis, faite de beautiful people et de paumés. Une jeunesse à l'allure intemporelle qui vit dans une époque qu'on ne saurait dater, tant les images, les couleurs, le grain, la bande son, les références à Hitchcock (Fenêtre sur cour et Vertigo) et à la Fureur de vivre (scène à la Griffith Observatory) pavent les voies de ce Lust Angeles pour les uns, ou de ce Lost Angeles pour notre héros qui cherche... et pour nous qui nous y perdons... enfin pour moi... quoique... et pour vous?

laurentjack
8
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le 30 déc. 2018

Modifiée

le 30 déc. 2018

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laurentjack

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