Au moins a t-il le mérite de ne pas laisser indifférent... Sincèrement, des réalisateurs qui tentent autant de choses dans un même film, surtout après l'impressionnant « It Follows » du même David Robert Mitchell, moi je dis respect. Ce réalisateur a juste un million d'idées, de références, essaie quelque chose presque à chaque plan, faisant d' « Under the Silver Lake » une œuvre complètement folle et imprévisible. D'ailleurs, j'aurais vraiment adoré adorer. J'y ai même cru un bon moment : certaines scènes ne me plaisaient pas trop, mais il y avait toujours une « cohérence dans le délire », une volonté d'aller de l'avant, de progresser dans le récit, de percer l'étrange mystère de cette disparition.
L'occasion de plusieurs moments assez dingues
(les références à Marilyn Monroe sont un délice, pour ne citer qu'elles),
de rencontres plus bizarres les unes que les autres
(celle avec le pianiste, principalement, aussi marquante que troublante),
sorte de labyrinthe vertigineux dans lequel on se perd presque avec délice. Malheureusement, le réalisateur s'est un peu trop persuadé que cela suffirait pour obtenir un film culte : ce n'est pas le cas. Je ne suis pas contre une part de mystère, mais là, c'est juste trop : énormément de choses ne sont jamais expliquées, au point de ne comprendre presque plus rien sur la fin : beaucoup de digressions, de bizarreries menant un peu nulle part, personnages secondaires au fort potentiel laissés sur le bas-côté... Je peux accepter beaucoup de choses, mais il ne faut pas exagérer.
C'est d'autant plus dommage car à chaque fois que j'y pense, je me dis que cela aurait pu être une mine d'or. Tant de talent, d'audace, de culot pour prendre le cinéma hollywoodien actuel à contre-courant... De plus, visuellement, c'est une grosse claque : plans, cadres, décors, photo... Un régal, confirmant le potentiel hors-norme de Mitchell. Pour toutes ces raisons, je me dois de mettre une « bonne » note. Mais il y a aussi une grande part de frustration, voire de déception en observant ce qu'aurait pu, dû être « Under the Silver Lake » avec autrement plus de rigueur dans l'écriture et ses aspirations spirituelles, philosophiques, métaphysiques (oui, rien que ça!) : déboussolant.