C'était le film que je regrettai le plus d'avoir raté en salle, et, au vu de ce qu'on m'avait dit et de ce que j'avais lu, je m'attendais à tout et son contraire, j'allais adorer ou détester, mais certainement pas avoir d'avis moyen vu l'objet. Eh bien... j'ai adoré ! C'est à mes yeux le croisement parfait entre Le Privé, Mullholland Drive et Body Double, baignant dans un environnement qui évoque une ambiance à la Neon Demon ainsi que la bande dessinée américaine... Assez proche de Neon Demon dans l'esprit, car c'est toujours à un cheveu de basculer du mauvais côté, toujours sur le fil du rasoir, mais l'érudition du cinéaste fait que pour moi ça l'emporte à chaque fois. Dommage qu'il y ait deux trois bricoles incompréhensibles (le plan des chiottes, le discours haineux du protagoniste envers les sdf), sans ça le film est un sublime et ludique labyrinthe mental qui évoque chez moi les meilleurs romans conspirationnistes paranoïaques que j'adore : Le Pendule de Foucault, la Conspiration des Ténèbres de Rozsak ou le récent Intérieur Nuit de Marissa Pessl. A la fin du film, Mitchell ne donne pas grand chose comme réponses, ça pourrait laisser sur sa fin et décevoir, personnellement ça m'a plutôt donné envie de revoir le film pour y dénicher les indices disséminés ça et là.
visionnage 2024 - Avec ce nouveau visionnage le film devient un classique absolu, film inusable, que je verrai chaque année ou presque. Quel bonheur de voir des films récents atteindre ce panthéon.