Sous la peau, mes nerfs à vif ..

Un film d'alien avec Scarjo en manteau de fourrure dans le rôle titre est forcément un film à voir.
On est captivé par la bande-son, oppressante, angoissante, et par cette atmosphère de fin du monde, ce paysage urbain dépassionné et hypnotique, terrain de chasse favori de l'alien au regard vide et aux réactions mécaniques qu'incarne à la perfection Scarlett. Et on suit, fasciné, le balancement de ses hanches et la sensualité désincarnée de son corps lunaire, qui progressivement s'humanise et perd en étrangeté pour gagner en compassion et en détresse. Un subtil dosage et un questionnement sur l'identité dans un monde où plus rien ne semble avoir de sens, où tout parait sale, abandonné, vil, à l'image des regards veules que les chasseurs de femmes portent sur l'actrice, dont ils deviennent finalement la proie. Tout cela aurait pu faire un très bon film, d'autant que la qualité de l'image est très belle mais voilà, on s'ennuie. On s'ennuie mortellement, et on devient fou tant les plans sont longs (toujours une demi minute de trop), tant les ficelles sont visibles (c'est un film in-te-lle-ctu-el donc il faut bien sûr le montrer, avec des images numériques dont on n'entrevoit que rarement le rapport avec l'intrigue), et tant certaines scènes sont incompréhensibles ou inutiles (la maison est trop sombre, on ne voit rien!). Bref, Ce film illustre très bien le vide intersidéral. De là à le magnifier, encore eut il fallu avoir du talent. Hélas.