On croyait le cinéma fantastique semant une multitude de pistes sans y répondre définitivement éteint.
Or, même si UTS n'échappe pas au style arty propre à un réalisateur plasticien issu du clip vidéo, on nage dans le questionnement à l'arrivée du générique de fin.

Du style, le film n'en manque pas; un contraste étonnant est créé entre les espaces vides plongés dans un blanc immaculé ou dans une obscurité abyssale, et ces séquences de rue dans une grande ville écossaise au climat gris et pluvieux avec ses rues où se bouscule une faune colorée d'où émerge tout de même le milieu ouvrier.

Et voilà une des première qualité du film; les personnages ne sont pas des belles gueules Hollywoodiennes mais des gens "normaux" dans le sens ou on a plus de chance de croiser ce type de personnage lambda que le mannequin. Même Scarlett porte quelques kilos de trop et arbore une tenue de mauvais gout afin de passer inaperçue ...

Autre qualité (et là, il faut voir le film en VO); les langes. L'accent écossais est à couper au couteau et je défie la personne possédant un bon niveau d'Anglais de comprendre la moitié des dialogues sans sous titres. L'effet de distanciation n'en est qu'accentué, notre héroïne déambulant dans sa fourgonnette davantage à la recherche de quelqu'un à qui parler plutôt que d'une victime .

Film jouant sur les contrastes; pleins/vides, bruits/silences, UTS joue également sur sa structure (limpide au demeurant), celle d'un film en deux temps avec sa partie contrastante et sa partie naturaliste à l'issu de laquelle le fantastique fait une immersion remarquable.

Je ne pourrais en dire davantage sans risque de gâcher le plaisir, mais je ne saurais conseiller ce film aux inconditionnels de Kubrick (référence subtile ici et non mimétisme grossier à la WIDING REFN) et aux cinéphiles voulant sortir des sentiers battus.
gin
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le 19 juil. 2014

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gin

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