Underworld
5.5
Underworld

Film de Len Wiseman (2003)

Un film d’action qui souffle le chaud et le froid en permanence mais qui s’avère honorable

Underworld fait partie de ces sagas reconnus quasi-universellement comme étant pas terrible mais que j’aimais beaucoup quand j’étais plus jeune. Déjà, parce que Kate Beckinsale, c’est triste bien sûr mais le simple fait qu’une belle nana tient le rôle principal suffisait presque à me faire aimer un film d’action à l’époque. Ce n’est évidemment plus le cas aujourd’hui (même si j’en ai sans doute des restes), c’est donc avec un nouveau regard plus critique que j’ai revisionné ce film. Pour vous faire partager cet avis, je vais passer une bonne partie de cette critique à passer en revue les personnages parce que ça va me permettre d’illustrer à quel point le film souffle le chaud et le froid en permanence mais que même dans son écriture il y a de bonnes choses.


Bien que le charme de Kate soit toujours aussi efficace, je trouve qu’elle est aussi l’un des points forts du film de par le personnage de Sélène en lui-même, très classe dès son intro, assez badass dans ses différents affrontements, plutôt forte vu toutes les adversités auxquelles elle a à faire face et pas dénouée d’intelligence loin de là, son seul défaut c’est d’être trop sûr d’elle en fait mais du coup ça n’en fait pas un personnage trop parfait. Et comme quasiment tout est raconté du point de vue de ce personnage que je trouve réussi, le film reste assez plaisant rien que pour ça. En plus, dans ce film il n’abuse absolument pas sur le physique de Kate pour faire un argument facile à deux balles, ça sera pour la suite, Underworld 2 Evolution.


Le personnage de Michael Corvin, qui tient on peut le dire le second rôle, n’est pas du tout à la hauteur avec un Scott Speedman que je trouve très peu charismatique, il n’est quasiment qu’une victime tout du long, fait preuve à plusieurs reprises de stupidité et ne m’est pas du tout attachant. Ça vaut aussi bien pour lui que pour son entourage qui ne l’humanise pas vraiment, alors que ça vaut pour le coup ça aurait pu le rendre attachant, et comme il occupe une place importante dans le film ça m’est regrettable.


La version longue corrige légèrement ce détail en lui faisant parler de sa femme morte sous ses yeux, ce qui l’a poussé à devenir toubib pour ne plus jamais être incapable de sauver une vie s’il en a la possibilité. Cette scène arrivant juste après que Sélène ait raconté son passé tragique à elle, l’échange marche assez bien pour rapprocher les deux personnages, c’est une grossière erreur de l’avoir coupé au montage dans la version cinéma tant leur relation est au centre de l’intrigue et un fil rouge majeur de la saga. Il y avait bien mieux à faire je pense pour amener Sélène vers cette quête de vérité et d’humanité que via ce personnage.


Lucian n’est pas très réussi également, son histoire n’est pas trop mal écrite mais Michael Sheen en lycan je pense qu’il n’a tout simplement pas la carrure. Pas grand chose explique sa position de leader au sein des lycans, il n’est pas assez montré à l’écran comme un puissant adversaire, le rebondissement sur son identité aurait pu être mieux géré... Par contre, Raze a vraiment de la gueule, ultra baraqué, la voie hyper grave et redoutable pendant ses affrontements, il fait un bras droit costaud sans cervelle parfait.


Viktor fait un excellent antagoniste, Bill Nighy interprète parfaitement le vieux aussi impitoyable que charismatique, sa forme cadavérique laissant doucement place à une forme plus humaine est plutôt bien foutue. La façon dont il est présenté au début du film sans qu’on ne l’ait encore vu est une bonne idée, ça permet de renforcer l’idée que l’on voit la majeure partie du scénario à la place de Sélène, donc à travers un prisme déformant la réalité comme pour le personnage. Kraven est plutôt correct, sa lâcheté en fait un personnage détestable mais c’est fait exprès et cohérent avec sa personnalité.


Amélia est par contre complètement sous-exploitée, à peine à l’écran, dans l’histoire elle est supposée être un des personnages les plus puissants et pourtant sa mort hors-champ fait douter, pour moi elle aurait dû être montré au combat battant plusieurs lycans tout en se blessant (ce qui aurait quand même un peu montré sa supériorité comparé à des vampires plus communs) avant d’être achevé par Raze par exemple, là ça revient à bâcler une scène d’action tout en ne respectant pas vraiment une partie de l’intrigue, c’est quand même un sacré fail idiot.


La mise en scène sait se faire un minimum recherchée par moment avec une vue subjective à travers les yeux de Lycan, les éclairs qui illuminent une pièce par intermittence, la vue d’ennemis via une caméra pour tirer sur eux à travers un mur... rien d’incroyable mais assez pour que les scènes d’action fassent l’affaire, en dehors effectivement de quelques idées grotesques comme quand Sélène descend d’un étage en tirant à répétition dans le sol pour faire un cercle ou plus généralement le nombre de munitions complètement hallucinant dans un seul chargeur d’une aussi petite taille.


La violence n’est ni vulgairement exacerbée, ni trop censurée pour faire aussi grand public que possible. Les lycans sont quand même vachement classes une fois transformés, c’est à la hauteur des loups-garous bien foutus du cinéma des années 2000, et malgré la technologie à disposition c’est pas toujours le cas. Par contre, un truc dont je ne me souvenais pas c’est les musiques qui sont vraiment pas top, parfois limite prise de tête, il n’y a pas un seul thème véritablement réussi, The end of an era et Eternity and a day peut-être en étant gentil et encore.


Bien que l’univers soit assez basique il n’est pas mauvais, bien que certaines scènes d’action manquent de crédibilité elles savent assurer un spectacle honnête, bien que plusieurs personnages ne soient ni intéressants ni charismatiques d’autres sont tout à fait réussis dans ces deux domaines... avec le recul je me dit qu’Underworld est un film d’action qui souffle le chaud et le froid en permanence mais qui s’avère tout à fait honorable, surtout pour un premier film de réalisateur, celui de Len Wiseman qui en est également le scénariste.

damon8671
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le 20 août 2016

Critique lue 231 fois

damon8671

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