On assiste là très certainement au plus mauvais épisode de la série et cela montre qu’il est vraiment temps que ça s’arrête, même si à l’instar de « Resident Evil », sa saga jumelle dans le temps, le genre et l’évolution, cet épisode semble avoir été conçu pour être la conclusion. Mais si le dernier opus de la franchise des morts-vivants se révélait étonnamment jouissif, bourrin et distrayant, ce cinquième opus de celle de la guerre des vampires contre les loups-garou est très décevant. Pourtant le précédent, réalisé par un duo de jeunes norvégiens s’avérait être le plus réussi depuis le premier, que ce soit au niveau du script ou de la mise en scène. On était donc en droit d’attendre quelque chose de moins raté et désagréable.
Ici, l’intrigue est complètement inintéressante et rabâche ce que tous les précédents épisodes ont construit comme mythologie tandis que les dialogues, indigents et purement fonctionnels, sont d’un vide intersidéral effarant. Inutile de parler de la profondeur des personnages… Quant aux intrigues de couloirs, entre complots et trahisons ridicules, elles font penser à un épisode horrifique des « Feux de l’amour ». D’ailleurs l’imagerie gothique SM de la saga, qui n’a pas évolué d’un iota, prend très mal le temps et ce cinquième « Underworld » fait déjà terriblement daté au niveau visuel. Et lorsqu’on nous greffe à tout cela magie, sorcellerie et légendes nordiques au programme, on touche décidément le fond dans le n’importe quoi.
Heureusement, ça a le mérite d’être court et les duels du dernier tiers comme l’assaut final en général ont de la gueule. Mais durant toute la première partie il ne se passe strictement rien d’intéressant et on s’ennuie. Le peu d’idées nouvelles que développe le film (notamment la forteresse du Nord) sont mal exploitées. Les acteurs minaudent et même Kate Beckinsale semble avoir abandonné tout entrain à jouer le rôle le plus célèbre de sa carrière. Pour couronner le tout, les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur et on sent un manque de budget flagrant.
Dommage de terminer cette saga sympathique et relativement originale pour l’époque de cette triste manière. Définitivement, pour Alice de « Resident Evil » et Selene de « Underworld » il était temps de raccrocher les armes et d’arrêter les conneries, même si la première a clôturé de manière bien moins affligeante sa saga grâce à un certain second degré complètement absent ici, la tonalité beaucoup trop sérieuse et solennelle de tout cela étant le coup de grâce pour le film. Finalement, aux points, les deux sagas se valent avec des opus de qualité variables dans leur genre allant de très bien à vraiment nulle. Mais c’est (normalement) fini et c’est tant mieux !