Ce qui gêne dans ce film c'est l'indifférence avec laquelle est traitée la victime de ce qui est présenté comme une erreur judiciaire tandis que tous les projecteurs sont braqués sur un avocat pénaliste célébrissime, médiatique champion de l'acquittement, qui accapare l'écran et s'offre les morceaux de bravoure. Le malheureux Jacques Lucas qui joue le rôle du professeur de droit public toulousain accusé du meurtre de son épouse et dont nous aimerions savoir avec plus de détails comment il s'est retrouvé réduit à l'état de légume bipolaire incapable de dire un mot pour se défendre, est rabattu au rang de figurant tandis qu'Olivier Gourmet recueille un premier rôle en or dans la robe du défenseur. Pour donner la réplique à ce dernier, le film invente de toutes pièces un faire-valoir (une supposée jurée du premier procès) qui se met à son service sous prétexte de faire avancer l'enquête mais qui sert essentiellement à montrer l'admiration des petites gens pour le grand homme qui fume clope sur clope et engueule tout le monde. " Il faut que les jurés aient envie de prendre le Ricard avec vous, pas le champagne " déclarait l'avocat dans une interview il y a quelques années... Si le film marche en salle, peut-être aurons-nous une suite : par exemple, Dupond-Moretti assurant la défense en appel de Jérôme Cahuzac.