Une nuit en enfer par Incertitudes
Quentin Tarantino au scénario, son complice, son frère comme il le surnomme affectueusement, Robert Rodriguez à la réalisation. Au casting, Georges Clooney pour son premier grand rôle au cinéma entre deux épisodes de la série Urgences et les complices des deux premiers cités, Harvey Keitel, Juliette Lewis et Michael Parks dans le rôle de l'éternel shérif. Tel est le menu de cette nuit en enfer que l'on attend forcément déjanté et on n'est pas déçu.
Il s'agit du tout premier Tarantino que j'ai vu à la fin des années 90 sur une chaîne du câble et déjà il avait fait sur moi forte impression. Le début commence à la Tueurs Nés (script de Tarantino, lourdement remanié et mis en scène par Oliver Stone). Nous avons deux frères totalement barges qui sèment la terreur sur leur chemin en abattant tout ceux qui s'y mettent en travers. Ils attaquent une banque, prennent une otage, brûlent un motel et finalement contraignent un pasteur et ses deux enfants de les emmener au Mexique dans leur camping-car.
Et là tout bascule. Du road-movie, on passe au film de vampires. Ils font escale dans un bar (le téton tortillé) envahi par des monstres avec pour mission de tenir jusqu'au petit matin. Tarantino y ajoute ses influences : le rock, l'humour noir (les guitares en forme de tronc humain, etc), les pieds via la danse lascive de la sculpturale Salma Hayek, les longues conversations sur la bouffe, la religion. Et quel plaisir de voir en seconds rôles, Tom Savini le maquilleur de Georges Romero et Fred "compte là-dessus et bois de l'eau" Williamson dans la peau d'un vétéran du Vietnam.
Bourré de répliques cultes ("Il y a quoi au Mexique ? Des mexicains"), ce film est une bonne série B qui s'assume complètement, dix ans avant Boulevard de la Mort/Planète Terreur) et qui a eu le mérite d'offrir à Georges Clooney enfin un grand rôle au cinéma après ses nanars de la fin des années 80.