Memories of China

Fortement inspiré de Memories of murder (meurtres en série dans une province reculée, pluie incessante, faux coupable tabassé, vrai coupable non identifiable, background socio-politique) ce premier film du chinois Dong Yue souffre de la comparaison avec celui de Bong Joon Ho.

Esthétiquement très travaillée, la photo est superbe, mais hélas le scenario n’est pas à la hauteur. Le polar possède une belle ambiance poisseuse due à la pluie incessante et à un contexte social plombant. Le personnage principal est assez attachant, avec sa bouille de chien battu, sa jeune protégée est ravissante et son jeune apprenti nigaud, sympathique. Mais l’histoire sentimentale manque de consistance et l’intrigue policière est sans surprise. C’est surtout très lent, malgré quelques séquences de poursuites trépidantes sur-montées pour donner le change (Thriller oblige).

Outre la référence à Bong, Dong emprunte aussi à Wong Kar Wai pour le coté mélancolique (mais sans la profondeur) et à Park Chan Wook (Old Boy) pour le suicide d’une jeune femme (qu’on repère trois bons km avant qu’il ne se produise). Il y a en prime une grosse faute de goût : la mort grotesque d’un homme avec une seule chaussure, victime d’un coup double camionesque du plus bel effet, dans une scène inutilement explicative, alors que jusque là le montage elliptique était plutôt réussi (même si la narration en perdait parfois en limpidité).

Bref, c’est beau, mais relativement chiant, chargé de références écrasantes, mais finalement plutôt impersonnel. Conclusion : un premier film prometteur… ou pas.

P.S. Pour qui n’a pas vu Memories of murder, ça peut se laisser regarder, d’autant qu’en cette période de forte chaleur, la pluie incessante qu’on voit à l’écran est plutôt rafraîchissante.
Bon, je chambre un peu (canicule oblige), personnellement je n’ai pas aimé, mais je pense que ça peut plaire à pas mal de monde.