Premier film iranien que je regarde, abondamment primé au Festival de Berlin, Une Séparation ne pouvait être qu'une bonne surprise.
Le film commence sur le divorce d'un couple, la femme voulant quitter le pays, l'homme désirant rester pour son père atteint d'Alzheimer. Au milieu de ces époux qui se déchirent, il y a une petite fille. Cette séparation va avoir des répercussions sur la vie de ces gens et de bien d'autres.
Les Ours d'argent récompensant les acteurs sont mérités. On ne peut nier que ces acteurs dressent très bien leurs personnages, qui deviennent palpables. Les émotions de chacun sont fortes, marquées et agréablement transmises au spectateur par le jeu de ces acteurs iraniens. Les codes européens sociétal volent en éclats, on se trouve alors immergé dans un monde qui n'est pas le notre, en plein coeur des croyances et habitudes iraniennes. Sans aucune critique envers la gouvernance, le doute plane quant aux motivations réelles de la mère de famille de quitter le pays.
La scénographie est simple voir simpliste. Si la première scène est intéressante, plaçant le spectateur en juge du divorce, le reste du film n'est que platitude. Soit, ce n'est pas le but premier d'un film que d'offrir un spectacle de mise en scène à notre rétine mais bon.
Mais ce que je reproche le plus à ce film, c'est sa langueur. Rien n'avance, rien n'évolue. On ne comprends pas très bien les réactions des protagonistes (mais ceci peut être expliqué par la divergence de nos cultures), et on en vient à attendre un dénouement... que je cherche encore! Dans le fond, Une Séparation aborde de nombreux problèmes: le divorce, le point de vue de la mère, qui veut offrir une meilleur vie à sa fille, le point de vue du père, qui ne peut abandonner son père dans les bras de la maladie et de la folie qui l'accompagne. On aborde aussi le mensonge, ses conséquences, pour soi pour les autres. La volonté commune de faire bien, en s'y prenant mal. Le désir de faire mouvoir les choses qui semblent pourtant immuables. La religion et la justice, la colère et la passion.
Vous vous sentez peut-être noyé dans tous ces sujets submergeant mon article? Il en a été de même pour moi durant le film. Si dans le fond, il est intéressant de creuser ces dilemmes qui se posent à tous un jour ou l'autre, le réalisateur effleure ici de nombreux sujets, de trop nombreux sujets pour pouvoir les traiter de façon correcte. Il manque à ce film un fil conducteur, qui aurait du être la séparation mais qui se perd en trame de fond, derrière le désarroi de ces hommes et femmes qui se déchirent.
Une Séparation m'a laissé indécis. Très bien mené par ces acteurs, transpirants de sincérité, le film se mue en un marshmallow indigeste, dont il manque la conclusion.