T'es mignon, mais t'es un tout petit peu con.

Si Upside Down n’est pas un projet qui fait rêver, je ne sais pas ce que c’est. Une histoire d’amour enchanteuse avec deux acteurs aussi glamours que talentueux, sur fond de film de SF. Bande-annonce canon, affiche sublime. Le film a tout pour lui, malgré une sortie sans-cesse repoussée (conversion 3D, pas conversion, montage, remontage… A ce sujet je vous invite à lire le papier chez notre collègue FilmsDeLover : http://www.filmsdelover.com/2013/03/07/upside-down-chronique-d-une-sortie-compliqu%C3%A9e/). Juan Solanas est un illustre inconnu : il n’a réalisé qu’un seul long et un court. Et il se lance sur le marché hollywoodien avec un projet de taille : Adam et Eden, deux amoureux, vivent dans deux mondes séparés par deux gravités différentes : En-bas, la ville d’Adam, est une ville pauvre. En-haut, la ville d’Eden, est extrêmement riche. Les deux vont s’aimer, se séparer et se retrouver, et devront faire face à ces deux mondes complètement opposés (qui refusent même tout contact). Sorte de Roméo et Juliette en pleine science-fiction, les deux acteurs principaux sont campés par Jim Sturgess et Kirsten Dunst. Et franchement, on avait tellement hâte de voir ce film. Et si vous aussi, après avoir lu ça, vous avez raison. Tout était là pour plaire.

Et pourtant, on est tombé de très très haut à la sortie des 2h de projection. Plus qu’une déception, c’est un véritable ratage que ce Upside Down, qui nous a valu le même sentiment qu’à la sortie Time Out (avec Justin Timberlake, souvenez-vous), où le vrai problème réside dans l’écriture de la chose. Mais commençons par les points positifs, car oui, il y en a, et pas qu’un peu.
Dès les cinq premières minutes, une chose saute aux yeux : c’est superbe. Malgré un budget très serré (qui se fait ressentir sur certains plans) de 50 millions de dollars, la réalisation est ultra léchée et les plans, dont beaucoup sont très imagés, sont sublimes. Nébuleuses, l’univers, nuages, étoiles et planètes composent les plans de Solanas, tel une peinture. La photographie est également assez hallucinante et n’hésite pas à jouer avec le grain de l’image : En-bas, tout est gris, terne, parfois presque pixellisé. En haut, la saturation est à son maximum et l’image est d’une netteté incroyable. C’est également drôle de voir qu’au milieu, tout est blanc, propre et sans personnalité. C’est un feu d’artifice de formes et de couleurs stellaires, et on n’a qu’une envie : plonger la tête la première dans ce superbe univers qui aurait sans aucun doute été sublimé s’il avait été tourné en 3D. Également, les deux acteurs principaux y sont assez bons (mêmes s’ils ont eu de meilleurs rôles), notamment Kirsten Dunst, toujours aussi superbe et se voient épaulés de Timothy Spall.

Mais ça s’arrête là. La superbe réalisation ne fait pas tout, puisqu’ici on est presque face à un scénario digne de Twilight. Si l’histoire d’amour n’est pas dérangeante en soit, c’est son traitement et son développement qui l’est. On a l’impression d’être en face d’un film pour gamines de 15 ans. Mais cette niaiserie constante n’est pas seule. L’univers est traité complètement par-dessus la jambe, quelques règles de physiques balancées par une voix off en 4 phrases au début du film et c’est tout. Sans compter certains aspects complètement crétins de la physique de la chose : les deux planètes sont reliés par une plateforme. Très bien. Et que se passe-t-il quand les planètes tournent ? Et ce n’est ici qu’un exemple parmi tant d’autres. Les défauts d’écritures sautent aux yeux dès le premier quart d’heure, les personnages, quasiment pas introduit, sont traités à la va vite, les enjeux sont bidons et les menaces complètement stupides. On se demande comment on peut arriver à un tel niveau d’incohérences scénaristiques dans deux heures de film, tant les personnages se compliquent la vie, les vilains méchants sont pathétiques et le danger sensé être omniprésent ne l’est pas. Tout ça pour ça. Le développement de l’histoire est bordélique et fouillis au possible, avec une sous-intrigue scientifiques n’étant qu’un prétexte pour plomber le récit. Tout est calculé à l’avance et on devine la chose 15 minutes avant les évènements. Enfin, notons les twists, dont le final, fera surtout ricaner plus qu’autre chose tant il apparaît comme un cheveu dans la soupe (on a cru à une blague) et bête.

Oui, Upside Down est beau, il y a dans la réalisation de véritables moments de bravoure et le réalisateur s’amuse avec la caméra. Mais c’est tout. Le scénario est complètement stupide et insipide. Laissez à Solanas une caméra entre les mains, mais par pitié, enlevez-lui le stylo !
AlexLoos
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le 29 avr. 2013

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AlexLoos

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