Quand Matrix se la joue Inception au Pays des Bisounours

- 1 point pour le concept
- 1 point pour la musique

Je suis sympa, je sors juste de la séance, alors j'explique mon ressenti. :)

Déjà, le scénariste, il nous a pris pour des incultes, donc il se croit trop malin en appelant ses héros Adam et Eden (Eve, c'était déjà pris et comme elle habite dans les nuages, et que les nuages, c'est le ciel - donc le Paradis - bam! il a gardé Eden...malin le type!).

Ensuite, c'est l'histoire d'un mec d'En Bas (donc pauvre, orphelin, gras du bide et mal coiffé...un bouseux, quoi) qui tombe amoureux d'une nana d'En Haut (donc qui vit au Paradis, donc blonde, donc jolie, avec les dents blanches, avec des rayons de soleil dans les cheveux à chaque plan et bien habillée de surcroit...un ange quoi!). Et l'astuce, c'est qu'ils vivent sur des planètes superposées, l'une au-dessus de l'autre (les types, ils sont tête-bêche le plus souvent, histoire de pouvoir se mater tranquilou).

Bon, là, le réalisateur est sympa, il nous évite presque le duo En Bas = Enfer / En Haut = Paradis (pcq il a déjà refourgué tous les symboles dans la caractérisation de ses héros), donc il décide de rejouer Matrix au pays des Bisounours: y'a des bureaux à perte de vue, dans un milieu mi-verdâtre mi-aseptisé, mais le panorama est idyllique (manquent quelques arc-en-ciel et les petits poneys peuvent débarquer).

Et après une bonne demi-heure de guimauve, on passe au plat de résistance: Amour VS Lois de la physique.
Visiblement, le scénariste a oublié de prévenir le réal qu'il fallait être un minimum crédible et donc avoir des bases en Gravité autres que de vagues souvenirs d'une diffusion de C'est Pas Sorcier.
Parce que si le réal avait fait son Einstein, il saurait, que si TOUS les éléments d'une planète respectent les lois de la physique classique, c'est valable pour les cheveux, les fleurs, les cravates et aussi pour les abeilles roses! Et si TOUS les éléments d'une planète s'enflamment au bout d'une heure s'ils sont en contact avec l'autre planète, alors Adam, il devrait mourir à la 35ème minute, brûlé comme un damné en plein Eden (le lieu, pas la nana). C'est valable pour TOUS les éléments. C'est pas moi qui le dis, c'est l'intro pendant le générique... On sent le producteur rebelle et la scripte relax du stylo...

Tiens, parlons-en du générique: y'a des abeilles qui tracent des infinis dans l'intro, mais après on en voit pas le bout d'une aile...et en plus, elles font du pollen rose Barbie (paraît que ça plait aux filles, et faut faire venir la ménagère dans les salles obscures, donc go! De la Barbie en poudre en veux-tu en voilà...).
Pollen, le troisième héros du film, que l'on retrouve sous tous les états: liquide (ça conserve les pâquerettes), solide (ça fait voler les pancakes) et pâteux (ça déride les chiens! Parfaitement! Adam, grand chercheur en cosmétique, nous fait une démonstration de crème anti-ride rose bonbon sur un gros chien noir pendu au plafond! Que fait la PETA?!...rien).

Pendant ce temps, il pleut du pétrole dans l'Enfer d'Adam (20 ans qu'il pleut, et lui, il fait du vélo dessous, en poncho jaune, sans souci, évidemment), il fait tellement froid dans sa piaule qu'il se chauffe avec des clous volés (je ne veux même pas en parler), mais il est assez généreux pour gaspiller son précieux pollen rose pour faire voler les avions en papier des orphelins de son quartier (y'en a un qui m'a dit "mais c'est poétique!"...mouaif).

Evidemment, les méchants sont bêtes, riches et invisibles (les mecs engagent un chercheur, lui font signer un contrat mais ne demandent jamais la formule magique mais lui disent que c'est pas bien! Pas bien, Adam!) et les gentils sont moches mais généreux (et intelligents! tous des génies, qui dansent, font des aquariums remplis d'eau rose et aident toujours Adam, for free! Parce qu'Adam c'est l'Homme. Bien sûr!).

De son côté, Eden, est payée pour faire des guirlandes en papier toute la journée (et c'est TRES bien payé, vu son grand appart avec vue panoramique sur DreamLand). Sinon, elle s'évanouit quand elle reçoit des fleurs et danse le tango avec un inconnu (probablement son petit copain, qui disparait mystérieusement de la pellicule quand Adam débarque! Ma-gi-que!).

Evidemment, avec un univers aussi édulcoré, vous savez forcément comment ça finit...

Bref, je suis déçue.
fouick
2
Écrit par

Créée

le 6 mai 2013

Critique lue 2.4K fois

46 j'aime

6 commentaires

fouick

Écrit par

Critique lue 2.4K fois

46
6

D'autres avis sur Upside Down

Upside Down
Jambalaya
7

Jeux de miroirs.

Apprécier Upside Down implique de laisser de côté le cerveau analytique du cinéphile pour donner toute la place à l'intelligence émotionnelle. Voilà un film qui part d'une idée particulièrement...

le 10 mars 2013

88 j'aime

20

Upside Down
guyness
3

Sens dessus dessous (de jugeote)

La gravité, une grave idée Ne mégotons pas, c'est souvent très beau, et presque tout le temps étonnant. D'ailleurs, dans ma note finale, il y a au moins 3 points pour le côté esthétique. Parce que,...

le 2 mai 2013

62 j'aime

11

Upside Down
fouick
2

Quand Matrix se la joue Inception au Pays des Bisounours

- 1 point pour le concept - 1 point pour la musique Je suis sympa, je sors juste de la séance, alors j'explique mon ressenti. :) Déjà, le scénariste, il nous a pris pour des incultes, donc il se...

le 6 mai 2013

46 j'aime

6

Du même critique

La Route d'Eldorado
fouick
10

Traçons le chemin!

La Route d'El Dorado fait partie des rares pépites d'animation qu'on aime voir, revoir, et re-re-revoir, à 10 000 lieues des Walt Disney guindés. Ici, y'a de l'action, de l'amour (forcément), de...

le 8 oct. 2010

13 j'aime

Scott Pilgrim
fouick
2

WTF?

Idée géniale du jingle Universal en 8 bits pour l'ouverture du film: 1 point. Quelques bonnes idées/images par-ci par là, 1 ou 2 répliques sympas: 1 point. Quasiment 2 h de film éreintant, long, sans...

le 9 nov. 2010

12 j'aime

L'Histoire d'Helen Keller
fouick
9

Une belle histoire

L'histoire vraie d'Hellen Keller, sourde, muette, aveugle, suite à une maladie dans son enfance, qui apprend à communiquer par le biais et la patience d'une étrangère: Maîtresse. C'est beau, c'est...

le 8 oct. 2010

7 j'aime