Jordan Peele avait fait sensation avec son premier long, le très bon Get Out, film d’horreur coup de poing autant que manifeste politique. On remet le couvert avec Us mais comme dit l’adage, on n’a pas deux fois l’occasion de faire une bonne première impression. C’est l’histoire d’une petite famille d’afro-américains qui va être confrontée à son double qui vit depuis toujours dans l’obscurité. Et le combat est sanglant. Le double, c’est celui qu’on ne veut pas voir. Au choix, le laissé pour compte du progrès 2.0, la minorité qu’on planque sous le tapis, le soi qu’on tente de refouler. Du côté des références, on pense en vrac au Vaudou de J. Tourneur (1943), à l’Invasion des Profanateurs de Sépultures de Siegel (1956) et bien sûr à une tripotée de slashers à commencer par l’inévitable Halloween de Carpenter (1978). Tout ça est très bien fichu mais percute moins que Get Out. La fable est plus poussive, moins convaincante. Mais on tient là malgré tout un bon thriller plein de frissons, un bel objet et conformément aux codes du genre, une bonne dose d’humour noir.