valse avec bachir propose la guerre sous un angle inédit: la forme étonne: c'est pas tous les jours qu'on nous propose des films d'animations aussi sombres et réalistes, curieusement les dessins permettent d'appuyer le propos, de ressentir les choses sans doute davantage que s'il s'agissait d'acteurs "réels".
L'autre plus du film, c'est de nous proposer l'histoire par la petite porte, celle des soldats de l'ombre, pas des héros, loin de là, des gens qui se sont retrouvés du mauvais côté.
Mieux encore, on nous montre un personnage principal perdu, empêtré dans ses visions et incapable de se souvenir de sa guerre, en pleine analyse pour essayer de chercher ce qu'il a fait ou vécu, et pourquoi il a préféré tout oublier.
On croise avec lui ses anciens camarades et leurs perceptions toutes différentes des faits, le tout saupoudré d'une analyse des réactions humaines, de la manière dont on préfère oublier certains passages, les enjoliver, se souvenir de choses n'ayant pas eu lieu,n bref de la difficulté à digérer une guerre.
La fin est absolument attroce et nous rappelle si on l'avait oublié, que la quête du héros pour retrouver son passé ne doit pas nous faire perdre de vue la réalité du massacre, et que nous aussi sans doute, on a la mémoire bien courte pour ranger bien vite ses horreurs dans un coin de notre mémoire qu'on n'ouvre pas trop souvent.
Un beau film qui ne parle que de guerre et ne prêche que pour la paix, sur un conflit trop proche pour qu'on puisse se sentir éloigné, pas concerné, ou quoi que ce soit.
Mais ce film est aussi une déception, j'en avais lu tellement d'éloges que j'en attendais sûrement trop, l'animation est originale mais un peu déstabilisante, le fait d'entrecoouper les récits, de morceller l'histoire rend le suivi parfois difficile.
Ca reste un bon film, mais pas aussi sensationnel qu'on aurait pu s'y attendre.