Jesús Franco (aucun lien de parenté avec un certain dictateur du même nom) a déjà été évoqué dans ce magazine (voir la critique de « Deux espionnes avec un petit slip à fleur » dans Le Poiscaille n°3 d'avril 2010). Sa filmographie interminable et on ne peut plus obscure, abordant par ailleurs tous les genres, ferait fuir toute forme de bienséance. Quelques titres au hasard pour s'en convaincre : « Une vierge chez les morts-vivants » (1973), « Les expériences érotiques de Frankenstein » (1972) ou encore « Killer Barbys vs. Dracula » (2002).
A Istanbul, Linda, une avocate, doit s'occuper d'une affaire d'héritage avec une certaine comtesse du nom de Nadine Oskudar. Celle-ci s'avère être un vampire lesbien, « convertie » jadis par Dracula en personne. Mordue à son tour par la comtesse, Linda perd la mémoire et est finalement envoyée en institution psychiatrique. Envoutée, elle ne peut s'empêcher de tenter de rejoindre sa maîtresse...
L'enjeu d'un tel film à la bande son originale (signalons à ce titre que Tarantino reprendra un morceau d'une scène-clé pour la B.O. de « Jackie Brown ») réside avant tout dans sa mise en forme. L'histoire est volontairement reléguée au second plan, voire aux oubliettes, et nous avons affaire à un véritable OVNI audiovisuel dans lequel plans longs, érotisme onirique, montage déstructuré, rythme berçant et musiques expérimentales aux consonances indiennes constituent un parfait mélange aussi hypnotique que le thème du film. En résumé, du free-jazz en cinéma.

(Cet article est paru dans le mensuel satirique liégeois "Le Poiscaille" n°15 de novembre 2011,
voir www.lepoiscaille.be)
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le 20 nov. 2011

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