Mouais... et la vérité vient donc des cheminots, pas du tout des patrons ? Pas que je veuille prendre parti avec l'un ou l'autre, mais ce que le réalisateur fait là est exactement la même chose que ce que les médias font : on attaque aveuglément le camp adverse et on met bien en évidence l'innocence de son camp...
Ce manque de distanciation et de remise en question m'a franchement pompé durant le documentaire car je pense que pour réaliser un bon film, il faut savoir se poser les bonnes questions, il faut aussi oser chercher des contre-arguments. Ici, ce n'est même pas une bataille, après 5 minutes de film on a compris le message, le reste ne sera jamais qu'une répétition au seul but d'enfoncer un clou déjà enfoncé. Certaines séquences sont carrément trop longues en soi, je pense au cheminot qui fait l'inventaire de tout ce qui ne va pas : pas besoin d'en faire autant, montrer deux trois problèmes était suffisamment parlant.
Côté mise en scène, on a des intervenants un peu mous, pas très intéressant, mais pas irritant non plus. On passe de l'un à l'autre de manière naturelle. Avec de temps en temps des images sur le terrain afin de voir de visu ces fameux problèmes techniques. C'est pas très inspiré, c'est même carrément scolaire bien que mal rythmé (certaines parties sont très longues ; pour d'autres, l'auteur monte en parallèle plusieurs interviews dans l'espoir de dynamiser l'affaire je suppose) ; ainsi donc, la mise en scène ne sauve pas vraiment la minceur du sujet.
Bref, c'était un peu ennuyant à regarder.