Il faut l'admettre, j'écris uniquement cette critique pour le titre que je lui ai trouvé en regardant le film. J'en suis assez fier à dire vrai. Et en plus, il exprime parfaitement ce que j'ai ressentie pendant deux longues heures...
Kiyoshi Kurosawa, à qui nous devions l'interminable (déjà...) mais poétique Real, nous parle ici de l'au-delà, des retrouvailles entre morts et vivants, des revenants. Il nous conte l'histoire de Yusuke, mort noyé il y a trois ans, qui retrouve sa femme Mizuki et vogue avec elle à travers les villages et rizières japonaises, rencontrant ici et là des gens ayant comptés pour lui.
L'idée en elle-même part d'une bonne intention, relativement originale, mais l'histoire est inexistante, fourre-tout. C'est creux. C'est vide d'émotions, de sentiments. Pendant deux heures, j'ai été incapable de me prendre au jeu, de ressentir quoi que ce soit pour les personnages. Et ces derniers ne nous aident pas. Ils sont léthargiques, distants, froids, incapables d'émettre la moindre nuance. La voix est monotone, l'atmosphère glaciale, l'ambiance inexistante, si ce n'est celle du vidéoprojecteur, qui accentue l'ambiance pesante film.
Parce que le souci avec ce film, c'est qu'il est incapable de nous faire partager l'histoire de ces deux personnages principaux, incapable de nous faire partager leur histoire d'amour, incapable de nous faire comprendre ce qu'ils subissent, ce que le retour parmi les morts de Yusuke provoque chez Mizuki ? Un choc ? La surprise ? L'incompréhension ? L'espoir ? Que sais-je encore ?
On s'y perd. On a du mal à suivre, à s'accrocher. On subit le film, on cherche à fuir, on hésite à sortir discrètement, à soupirer grossièrement. On cherche le sommeil. On regarde sa montre. On lit ses messages, on y répond, on part.