L'histoire : un fantôme arrive chez sa veuve, 3 ans après sa disparition, et lui dit, en mangeant les raviolis qu'elle s'était préparé :
- Chérie, je suis mort en mer, et sinon tu veux pas qu'on parte en voyage chez des gens qui m'ont hébergés ?
Bien sûr, la veuve à la réaction qu'on aurait tous dans ce genre de situation :
- ok
Et là, vous vous demandez sûrement :
-Mais si c'est un fantôme, comment peut-il voyager en train, discuter, ect... ?
Bah c'est que même si c'est un fantôme, il peut être touché, écouté, pris comme salarié, ect...
Ils partent donc en voyage, et la femme fera la rencontre de plusieurs fantômes, et verra la façon qu'ont leurs proches de gérer la perte.
La première chose à dire, c'est que c'est looooooooong, mais loooooooooooong... Le film est absolument interminable, avec une durée incroyable de 2 heur... quoi, c'est tout ?
Plus sérieusement, je pense que ça tient à la structure du film, quasiment découpé en chapitres. On se met vite à espérer que le segment qu'on est en train de regarder sera le dernier.
La seconde chose à dire, c'est que putai* qu'est-ce que c'est beau, quand même, et cela pour deux raisons :
- Qu'est ce que c'est beau, c'est japonais, y'a une esthétique, y'a une autre vision de la vie, c'est POÉTIQUE. Aussi cliché que ça puisse paraître, c'est vrai.
- La mise en scène est absolument sublime. Plans séquences, changements de saturation, effacement de l'ambiance sonore, et autres procédés vous feront réaliser le génie de Kiyoshi Kurosawa, qui sait bien construire une ambiance (ce qui sert d'ailleurs remarquablement bien le premier point). On se souviendra par exemple de ce plan que notre couple de personnages principaux partage avec leur reflet déformé et grotesque, une femme soutenant -encore- son fantôme maléfique de mari titubant tel un ivrogne, fantôme qui, lors de sa libération, noircira peu à peu, avant de disparaître complètement lors d'un cut adoptant un autre point de vue.
Bref, un film à aller voir si vous voulez faire votre quota de poésie japonaise, et si vous avez les nerfs aussi solides (qu'un serpent).