Vice-versa
7.5
Vice-versa

Long-métrage d'animation de Pete Docter et Ronnie del Carmen (2015)

Vice-Versa signe le retour du grand Pixar, celui qui fait rêver, met des étoiles plein les yeux et dont on en sort avec un sourire béat, sauf moi.....Est-ce la faute du court-métrage Lava avant le film ? Ai-je perdu mon âme d'enfant ? De mauvaise humeur ? Esprit de contradiction ? Que nenni, la trame classique et les stéréotypes qu'ils véhiculent, m'ennuie profondément. C'est du déjà vu et revu, la forme a juste changé et pas pour le meilleur.


Pour être honnête, Lava m'a tapé sur les nerfs, cela représente ce que je n'aime pas au cinéma, c'est à dire la comédie musicale avec de la naïveté dans les paroles, ce qui n'a pas arrangé mon absence d'amour pour ce genre.
Pourtant le début du film m'a mis le sourire, j'étais prêt à m'enthousiasmer comme devant A la poursuite de demain, une autre production Walt Disney, injustement boudé lors de sa sortie. J'ai toujours en moi cette tendresse pour l'enfance et les films qui aborde le sujet. Voir Riley, tout en découvrant ses émotions, c'est drôle et attendrissant. Malheureusement cela va se gâter avec le déménagement dans la terrible ville de San Francisco. C'est difficile de compatir à son changement de vie, mais là n'est pas vraiment l'essentiel. C'est la découverte des émotions, de l'esprit et de son fonctionnement. Il y a des tas d'idées, c'est mignon mais aussi réducteur.
Notre cerveau peut ressentir une trentaine d'émotions, mais ici on doit s'en contenter de seulement cinq, c'est peut-être un détail, mais pour moi, il est important pour une simple raison : Joie est blonde et fine, alors que Tristesse est brune, ronde, des lunettes et un col roulé. Cela me dérange, dans le sens ou la machine à rêver Disney envoie un message maintes fois transmis par ses anciennes productions, en l'occurrence que la blonde est forcément une belle blanche rayonnante, au contraire de la brune stigmatisée. Oui, je vais chercher loin mais cela m'a perturbé tout le long du film. Les spectateurs sont des enfants, des esprits influençables et les studios continuent de véhiculer un certain visage de la société. Bien sur, j'aurais surement moins fait attention à ce détail important si le film m'avait emballé du début à la fin, mais comme ce ne fût pas le cas, ses défauts prennent de plus en plus d'ampleur.
Le cerveau ressemble à un Candy Crush géant, la rencontre des divers personnages qui travaille en son sein est sympathique, surtout Bing Bong, l'ami imaginaire mais oublié. Il est composé de divers animaux et pleure des bonbons, cela le rend touchant car on en revient à l'enfance. Sauf que pendant ce temps, il ne se passe finalement pas grand chose. Riley fait sa crise d'adolescence, ce moment est drôle, avec la découverte de l'esprit de ses parents, mais c'est un moment furtif. Le but est de nous montrer comment fonctionne notre cerveau et d'ou naissent nos émotions, mais avec seulement cinq d'entre elles représentées, cela limite la tentative d'explication. Joie, Tristesse, Peur, Goût et Colère sont celles qui guident les réactions de Riley et vont construire son identité. Enfin partiellement, il y a aussi l'entourage et l'héritage familial, entre autres. L'adolescence est un moment délicat, celui de la transition entre l'enfant et l'adulte, où chacun se construit, sous l'influence du monde dans lequel on vit. Il est réduit ici à quelques émotions, à quelques changements dans le quotidien de Riley, qui vont détruire son île, la faute à Tristesse, ce qui est logique, dans un sens.....on peut disserter longuement sur le sujet, mais le film n'a rien de pédagogique, ni éducatif, comme j'ai pu le lire un peu partout. Qu'on aime le film, je le conçois, on a pas tous les mêmes goûts et fort heureusement, sinon la vie serait un long fleuve tranquille et vraiment ennuyeuse. Par contre, je ne peux accepter qu'on encense le côté pseudo-éducatif du film. Déjà à cause des différences physiques entre Joie et Tristesse, mais aussi pour le classicisme de sa trame et la simplicité avec laquelle les émotions sont expliquées.


Vice-Versa ne fera pas parti de mes classiques, Ratatouille, Monstres & Cie, Le monde de Nemo, Les indestructibles et Wall-E font toujours parti de mon top five Pixar. L'animation n'est pas renversante, puis en dehors de l'introduction et de quelques moments drôles, l'émotion se fait rare, un comble pour un film dont c'est le sujet principal.

easy2fly
5
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le 24 juin 2015

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Laurent Doe

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