Il faut d'abord s'entendre sur un point : Pixar livre avec Vice-Versa un film d'animation qui écrase non seulement la concurrence, incapable de se hisser à de telles hauteurs en termes de finesse, de savoir-faire et d'inventivité, mais également ses propres productions des dernières années (Rebelle, Cars 2, Monstres Academy). Vice-Versa renoue avec les standards qui ont fait de Pixar la référence du genre : il foisonne de bonnes idées, délivre un message sain sans jamais être lourdingue, et est réalisé avec un souci du détail et de l'exactitude remarquables. Le film souffre néanmoins de quelques défauts qui l'empêchent de cotôyer les plus grands chef d'oeuvre du studio californien : on peut déplorer des longueurs, avec certaines séquences de remplissage, un relatif manque d'enjeux dramatiques ou encore l'accent un peu trop fortement mis sur la famille, valeur ô combien centrale pour le public américain, on le sait. Néanmoins, Vice-Versa impressionne par la cohérence et le génie de ses idées : des cinq personnages-émotions, aux sphères de souvenirs en passant par les incursions dans les cerveaux des autres humains, tout est parfaitement pensé et mis en oeuvre. Surtout, on retiendra l'incroyable capacité du film à créer de l'émotion, en quelques secondes à peine, lors de séquences marquantes qui toucheraient le plus insensible des spectateurs. La pureté des émotions transmise par le film est absolument magique. Ce 7 est somme toute assez sévère ; je mets 7 avec ma tête, mais j'aurais mis bien davantage en écoutant seulement la corde sensible. Mais après tout, les films sont surtout là pour toucher au coeur, non ?