Quintessence de la double lecture selon Pixar, Vice-Versa est donc un concentré d'émotion(s) qui s'agite devant nous comme un bouquet final de feu d'artifice. Depuis quelques années, le studio nous a habitué à pondre de fortes séquences mais trop souvent entrecoupées de baisses de régime, rendant finalement bancal le plaisir final. Mais avec un quintette d'émotions aux commandes, il fallait que la balance soit savamment dosée et autant le dire directement, elle l'est.
Joie, Tristesse, Peur, Dégoût et Colère sont donc les cinq prismes comportementaux de notre protagoniste, Riley, jeune fille de 11 ans qui subit la mutation de son père et le déménagement qui s'en suit. Ce changement de vie va mettre à mal l'équilibre de nos capitaines neuronaux et par un malheureux concours de circonstances, Joie et Tristesse vont se trouver éjectées du centre névralgique du comportement de Riley, laissant un trio peu habitué à mener la danse tenter de sauver la situation.
Mais au-delà de cette quête de deux émotions antagonistes de prime abord, Vice-Versa est avant tout une formidable leçon de vie pour nous autres adultes, nous qui avons laissé certains de nos rêves, une grosse partie de notre âme d'enfant tomber dans l'oubli pour au final se laisser happer par la torpeur d'une vie d'adulte. Le film est calibré pour parler à un moment où un autre à tout un chacun, et certaines situations feront naturellement ressortir nos émotions, un peu comme si une connexion s'était formée entre elles.
Comble du plaisir, le casting français (pas encore vu la VO) est brillantissime au possible avec notamment Charlotte Le Bon (Joie) ou Marylou Berry (Tristesse) qui incarnent idéalement leur personnage.
Seul bémol : il m'a manqué un thème musical marquant, celui capable de rester dans nos têtes comme Wall-E, Monstres & Cie ou Là-Haut.
Mais Vice-Versa est indéniablement le Pixar que l'on attendait avec ce postulat de base et petits et grands y trouveront leur plaisir et même plus. Bravo une fois de plus pour ces émotions offertes et partagées...