Un drame, ni plus ni moins qu'un drame...
On pourrait facilement rester sur cette idée simple. Le film fait inexorablement penser à la trilogie Pusher de Winding Refn, mais je ne peux m'empêcher d'y trouver un plus indéniable. Tout ce qui m'avais attiré dans Pusher reviens avec cette superbe réalisation : photo et lumières impeccables, sujet chaud, tension de tout les diables.
Chez Refn, pas de demi-mesures, les personnages sont attachants mais plutôt mal dégrossis...
Là ou Victoria reste plus palpable, plus "vrai", c'est dans le génie de l'interprétation. Chaque acteur porte son rôle avec un sensibilité remarquable. Laia Costa (pour ma part inconnue au bataillon) crève littéralement l'écran, que ce soit par la mise en valeur de son naturel ou par son jeu juste impressionnant.
Au delà des acteurs, la réalisation est également à tomber. Pas besoin d'en rajouter sur le plan-séquence, d'autres en on fait des commentaires... juste qu'il est très bien géré, les cadrages et les plans rapproché sont d'une sincérité rare. Ajoutez à cela que la dynamique est fort bien menée, pas de quoi s'ennuyer pendant plus de 2h, chose qui m'arrive de moins en moins.
Cette histoire : belle, sensible et attachante, mais aussi dure, dangereuse et affolante. Chaque minute qui passe laisse monter une telle tension, et en même temps libère toute la beauté dramatique d'un naufrage déjà écrit depuis le départ.
Ce genre de cinéma, caméra à l'épaule et plan-séquence, n'est pas si riche que cela de vraies prouesses... Je pense que Victoria fait parti des perles du genre, d'un genre brut, mais en même temps c'est ce qui fait toute sa force.