A une époque où Marvel nous bombarde de justiciers tous plus niais et bourrins les uns que les autres, l’idée d’un super-héros réfléchi et humain me plaît bien : j’avais kiffé la proposition de M. Night Shyamalan avec Incassable, Vincent n’a pas d’écailles avait l’air assez proche dans l’intention. Et pour une fois qu’une petite production française ose s’aventurer sur ce terrain-là…
Malheureusement, je me suis rarement autant emmerdé de toute ma vie devant un film. Pourtant, il ne s’agissait pas d’une version longue d’un drame bourgeois sur fond de secrets familiaux – j’aurais simplement reconnu que je n’étais pas le type de spectateur ciblé -, mais d’un détournement bref (1h18), prétendument intelligent et introspectif (lisez les critiques presse) des codes d’un genre très sclérosé. Tout pour plaire, donc, mais qu’en est-il, au final ?
Aucune volonté, aucun désir, aucune ambition. Vincent travaille sur des chantiers, sans plus. Vincent fait mumuse dans l’eau, sans plus. Vincent est à walpé avec sa copine, sans plus. Un monde s’ouvre à lui et dans l’imaginaire du spectateur, mais il ne se passe rien à l’écran, et encore moins dans le ciboulot du type.
Il y a bien une petite trouvaille de mise en scène avec ses déplacements fluides et rapides dans l’eau – si Thomas Salvador voulait faire dans la prestidigitation à deux balles, il a loupé une carrière chez Dani Lary -, un peu de poésie dans la scène où on voit sa copine glisser nue sur lui – c’est à peine s’il a l’air réveillé, tandis que n’importe qui aurait envie de bouffer le cul de Vimala Pons à ce moment-là -, mais à part ça, il ne se passe rien. Alors, à force de tout laisser glisser, on passe à autre chose.