Virgin Suicides par Math_Ud
Virgin suicide réalisé en 1998 par Coppola me laisse un arrière goût d’amertume. Peut-être est-ce, à dessein, que Coppola nous laisse dans cette position inconfortable. Un été ensoleillé rythmé par de douces brises- l’ambiance coincée d’un quartier bourgeois du Michigan-une famille sans histoire des années 70-5 jeunes filles-un père effacé - une mère pieuse pour tyran. La messe est donnée dès le début. Leur tragique histoire, dont la fin est déjà tracée, commence par le suicide de la plus jeune sœur Cécilia.
Coppola murmure dans cette atmosphère pesante, plusieurs histoires. L’adolescence est un passage obligatoire dans la douleur. Cécilia symbolise ceux que tout semble rendre indifférent, mais que tout révolte jusqu’ à l’insupportable. Les quatre autres sœurs, 4 anges liés malgré elles, ne demandent qu’à vivre, quitte à braver les interdits d’une mère trop dominatrice et possessive pour les laisser s’envoler.
The Virgin suicide, c’est aussi les premiers baisers volés et les premiers fantasmes. Coppola décrit ici l’amour pur et sincère de quatre garçons qui tentent de les raccrocher à la vie. C’est le symbole d’un amour impossible, incompris et inavoué ; que de jeunes adultes ont tous vécus.
Coppola part cet air récurrent de Playground love donne l’impression d’un rêve, car ces jeunes filles sont de l’ordre du fantasme. Des plans lents, zooms sur ces déesses les rend inaccessibles. Des plans larges, du coin d’une pièce ou du bas de l’escalier nous ramène à la réalité de la prison dorée, dans laquelle leur mère peu à peu les étouffe.
Pourquoi alors mettre cette note, quand Coppola aborde un sujet de manière originale, avec une esthétique impeccable, une prestation juste et même une touche d’humour. Parce qu’il me manque un rien pour m’identifier et pour me rappeler que moi aussi je suis passé par ce passage à vide. Tout ce qui est symbole dans son film est d’une cruelle réalité dans nos vies.