Et des gens osent se faire la guerre?

J'ai clairement pas les mots. Ce que j'écrirai ne représentera qu'une infime partie de toute la fierté, tendresse, admiration que j'éprouve envers ce duo.

Ce film, c'est tout: l'art, la politique, la vie, l'humanité, les rencontres, l'éphémère, l'éternel, le vieux, le perdu, le retrouve, les patates, les pieds de Varda.

Mais surtout une intonation. Une idée de la beauté de la vie terrestre.

À tous ces regards, à tous ces visages, à tous ces villages: vous êtes merveilleux. On ne peut pas faire plus ancré dans le réel que ce documentaire. Les gens, jusqu'à preuve du contraire, ils existent. Ils sont tellement différents (les politisés du Havre au monsieur qui vit dans la forêt avec une cabane colorée éparpillée), mais si beaux. Ils ont rencontré JR et Varda, et ils ont été remis à leur juste place: des idoles. Quand on prend le temps de photographier quelqu'un, l'agrandir jusqu'à devenir une grande personne, on obtient des sourires, des larmes (première scène presque, j'étais déjà en pleur) et on plonge tête la première dans l'Art.

Puis cette complicité entre les deux... ce jeu autour des lunettes de JR... c'est beau, mignon, intelligent, très bien monté... Bref, un chef d'oeuvre car il n'a rien d'extraordinaire, il a juste réussi à saisir l'ordinaire, puis lui déclarer son amour.