Pour une fois, un film qui n'a pas volé sa réputation.
On ne découvre pas un grand classique comme « Vol au-dessus d’un nid de coucou » dénué d’appréhension. Le film a récolté non moins de quinze prix en 1976, dont les fameux "meilleur film", "meilleur réalisateur", "meilleur acteur" et "meilleure actrice" aux Oscars. Mérite-t-il ces nombreuses louanges ? Eh bien oui.
Le film de Milos Forman apporte une étude, une critique, une vision à échelle d’homme et de patient de la vie en hôpital psychiatrique. C’est parfois drôle, parfois émouvant, parfois irritant comme le personnage de Randle Patrick McMurphy.
Jack Nicholson livre une belle interprétation, ne surjouant à aucun moment ce personnage dont la raison et la santé mentale sont incertaines. Son passé est dévoilé dès les premiers instants. Il a fait beaucoup de mauvaises choses. Et pourtant, impossible de n’éprouver aucune empathie pour le malade. Face à lui, l’infirmière Mildred Ratched jouée par Louise Fletcher. C’est incroyable de voir tant de force et de rigueur émaner d’un personnage de fiction. Elle est glaçante.
Les relations entre les personnages, initiées par Randle pour la plupart, sont touchantes. Les liens sont sincères. Cela réchauffe le cœur de voir le bonheur apporté par le héros dans la misérable vie des internés de l’hôpital. La meilleure illustration de démonstration de joie de vivre de « Vol au-dessus d’un nid de coucou » est la virée du petit groupe d’individus en bateau pour une partie de pêche. Globalement, le film livre un regard tendre sur la maladie mentale du groupe et incite le spectateur anonyme à être indulgent envers ces hommes troublés.
Les musiques de Jack Nitzsche sont globalement assez peu encombrantes. Discrètes, elles permettent au spectateur de laisser davantage de place à l’immersion dans l’intrigue et à l’émotion. Elles ne sont remarquables que lorsque le vieux tourne-disque fonctionne pour égailler la journée des patients, et la nôtre aussi par la même occasion.