Quel feu d'artifice !
Moins réputé ou connu que « L’extravagant Mr. Deeds » « Arsenic et vieilles dentelles » ou « Horizons perdus » pour n’en citer que trois, « Vous ne l’emporterez pas avec vous » est mon Capra...
Par
le 6 mai 2013
40 j'aime
12
Dire qu'on n'a pas aimé un film de Capra revient de nos jours à se faire déconsidérer, voire bannir de la confrérie des cinéphiles de bon goût : pourtant, il me faut bien reconnaître que ce "Vous ne l'Emporterez Pas avec Vous", que je n'avais encore jamais pu voir, m'a fait souffrir, et que les jolies qualités - indéniables - habituelles des films de Capra (la générosité envers les personnages, la finesse des élans romantiques, l’exubérance du happy end qui voit triompher le Bien, etc.) n'ont pas compensé le malaise profond qu'ont fait naître en moi les thèses de Vanderhof, ainsi que la pénible accumulation de personnages farfelus que Capra nous met en demeure d'aimer sous le seul prétexte qu'ils se sont libérés de la tyrannie américaine du succès et de l'argent. Il y a toujours chez Capra une sorte de populisme démagogique à l'œuvre, mais on le justifie généralement par la nécessité d'un contrepoids idéologique aux idées dominantes du capitalisme et de l'American Dream : malheureusement, ici, ces idées rejoignent dangereusement les théories de l'extrême-droite anti-establishment qui remonte fort en ce moment avec Donald Trump, la diatribe contre les impôts fédéraux assénée à un contrôleur fiscal, évidemment gris et incompétent, les cristallisant de manière particulièrement désagréable. Si l'on ajoute que Lionel Barrymore - à la différence d'un James Stewart délicieux de finesse et d'un Edward Arnold particulièrement juste et touchant dans sa redécouverte de la paternité - fait preuve d'un histrionisme pénible qui plombe de nombreuses scènes, il faut bien reconnaître qu'on est loin ici des sommets atteints ailleurs par Capra ! [Critique écrite en 2016]
Créée
le 9 oct. 2016
Critique lue 476 fois
5 j'aime
2 commentaires
D'autres avis sur Vous ne l'emporterez pas avec vous
Moins réputé ou connu que « L’extravagant Mr. Deeds » « Arsenic et vieilles dentelles » ou « Horizons perdus » pour n’en citer que trois, « Vous ne l’emporterez pas avec vous » est mon Capra...
Par
le 6 mai 2013
40 j'aime
12
Cette comédie insensée, survoltée et pleine de vitalité a enchanté le public qui a pu un instant s'identifier à cette famille des Sycamore, simple et complètement excentrique, qui vit dans la joie et...
Par
le 15 juin 2018
20 j'aime
6
Ce film utilise un procédé que j'exècre : il met en scène un personnage d'un certain âge (le vieux Vanderhof) qu'on nous présente comme un homme ayant tout compris à la vie. Il ne doute jamais, il...
Par
le 26 août 2014
18 j'aime
3
Du même critique
Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...
Par
le 29 nov. 2019
204 j'aime
150
Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...
Par
le 15 janv. 2020
190 j'aime
105
Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...
Par
le 15 sept. 2020
187 j'aime
25