Dans l’assiette des curiosités, Tavernier a souvent pêché par gourmandise tant on sait sa cinéphilie.
Le cinéaste a laissé une empreinte dans le cinéma français avec des films comme « Le juge et l’assassin », « Coup de torchon », « Un dimanche à la campagne » « Capitaine Conan », « La vie et rien d’autre » ou encore « L’appât » et « L627 » pour ne citer que mes préférés.
Bertrand Tavernier, grand cinéaste est un grand cinéphile; on se fait le goût à la curiosité. Il avait déjà piqué la mienne il y a quelques années en me faisant découvrir Jean Devaivre et « La Dame d’onze heures ».
Ici encore, il est passeur, simple, ordinaire, sans aucune grandiloquence ou analyse tarabiscotée -même en évoquant Godard.
Il nous parle parfois de cinéastes méconnus, ou bien rend un touchant hommage à la musique de films à travers Maurice Jaubert.
Car le cinéma c’est bien des aspects sous un film. Il évoque bien sûr aussi les scénaristes; Bost, Aurenche, Spaak ou l’inégalable Prévert.
Il parle de Carné sous un angle intéressant. Revient sur une dithyrambe concernant Melville, puis ses fâcheries avec Belmondo et Ventura sur 2 de ses films majeurs: « Le Doulos » et « l’Armée des ombres ».
Il y a surtout un vibrant hommage à Gabin, il nous rappelle ô combien l’immense comédien il fût, louant la subtilité et la densité de ses interprétations, même s’il y eut l’avant et l’après guerre.
Il y a plein de choses dans ce film, les 3h10′ passent toutes seules, et il y aura un second opus; chouette !
EB
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