Voyage marquant

Cela faisait tellement d'années que Voyage au Bout de l'enfer faisait partie de ces films qui restaient sur un coin de mon étagère, attendant enfin son tour pour être vu. La durée de l'oeuvre me rebutait. Ayant enfin accepté que ces longs films devaient être séparés en deux visionnages sur deux jours, j'ai enfin consacré mon temps à Cimino.

Voyage au bout de l'Enfer ne mérite plus vraiment de présentation. Oeuvre-phare sur la guerre du Vietnam, dernier film de Cazale, casting impeccable et réalisation au point, le film nous plonge dans l'Amérique en guerre en suivant trois jeunes ouvriers qui partiront donc à la guerre.

Le film nous plonge dans l'insouciance de la jeunesse, de ces hommes travaillant dans la chaleur des fourneaux de la métallurgie, de leur passion pour la chasse et qui se conclut par une séquence de mariage assez énorme. Cimino consacre une bonne partie de son film sur ce mariage, ce moment de bonheur et d'insouciance ultime avant un changement radical et le conflit du Vietnam.

La perte d'innocence et les tortures endurées vont fondamentalement changer les hommes qui participent à la guerre. L'après-guerre montre des hommes qui reviennent, changés, en décalage avec leur environnement, pourtant habituel. Transformés mentalement mais parfois aussi physiquement, la guerre crée des invalides.

Cimino offre donc un moment de cinéma sublimé par une réalisation excellente, des plans très travaillés, souvent superbes (ces parties de chasse en montagne...). On le sait, le cinéaste prend le temps de poser son récit, parfois un peu trop. La séquence du mariage m'a semblé à un moment complètement interminable.

Mais Voyage au Bout de l'Enfer confirme quelques décennies après sa sortie qu'elle reste une oeuvre incontournable sur le sujet.