Yolande Moreau en Chi(n)e

C’est sans doute noté quelque part dans les conditions générales d’utilisation que Yolande Moreau ne peut pas être bien habillée.
Son aspect tellement ordinaire fait son originalité, sa marque de fabrique, mais quand même des fois on se dit qu’elle n’est pas gâtée par les costumiers.

C’est pourtant vrai qu’elle est attachante Yolande, surtout quand elle nous joue son habituel rôle de femme perdue mais volontaire.
En plus il lui en arrive des malheurs: un mari qui n’assure pas, un fils qui a tout quitté pour trouver la mort à l’autre bout du monde, et une administration au top de sa forme paperassique..
Et voilà notre mère courage partie pour faire le voyage en Chine afin de rapatrier le corps de son fils.

Une belle histoire, que la bande annonce retranscrivait très bien.
trop bien.

Le film n’apporte rien de plus, on a déjà tout vu avant de venir.
Il a des couleurs locales, des traditions à découvrir, une manière de filmer qui se veut originale, des cadrages pensés, une recherche artistique.
Une envie de bien faire qui malheureusement peine à dépasser le stade des bonnes intentions.
Tout est tellement attendu dans l’histoire comme dans le folklore qu’on peine à se laisser emporter.
La réalisation est trop réfléchie et pas assez ressentie: comme une photo où tout serait ordonnancé au millimètre près mais à laquelle il manquerait de l’émotion.
Les plans où on joue avec les flous nous perdent plus qu’autre chose à force de répétitions, les gros plans sur les pieds ou les mains manquent de naturel et leur apparition nuit à la fluidité de l’histoire.
C’est comme si tout était trop calculé.

C’est joli, mais sans âme.

Et encore, c’est joli mais la photo est un peu terne, comme si on avait voilé l’ensemble des images pour adoucir le choc des cultures. Cet aspect presque cotonneux vient renforcer la difficulté à plonger dans l’histoire.

Un film qui s’annonçait bien mais qui finit loin de ce qu’on espérait, sur un coup de bambou (référence à l’une des dernières scènes)