Pour ce Voyage en Italie, Roberto Rossellini s’attache les services d’un acteur américain (George Sanders) et d’une actrice suédoise (Ingrid Bergman) et par voie de conséquence la version originale de Viaggio in Italia est… en langue anglaise !
Le parcours proposé par le cinéaste italien est cependant bel et bien italien puisque la plupart des scènes d’extérieur ont été tournées dans le port et les ruelles de Naples. L’étrange atmosphère napolitaine est nettement perceptible d’autant que certaines scènes ont été réalisées en caméra cachée pour faire participer à leur insu les passants. Cette atmosphère restituée à l’écran et couplée à une certaine immédiateté des sentiments confère à Voyage en Italie d’indéniables attraits néoréalistes.
Plus de soixante ans après sa réalisation, Voyage en Italie souffre quelque peu de son âge. Certaines scènes ont ainsi mal vieilli. Ce vieillissement est la conséquence directe des méthodes artisanales et bricolées dont usait Roberto Rossellini. Il n’en demeure pas moins que le film reste plaisant à regarder notamment parce qu’Ingrid Bergman y est joliment mise en boîte par son mari de l’époque.