Wall-E
7.7
Wall-E

Long-métrage d'animation de Andrew Stanton (2008)

Wall-E par Gérard Rocher La Fête de l'Art

Au cours de ce 23 ème siècle la Terre ne possède plus de frontières et c'est une firme "Buy'n Large" qui gère la planète par l'intermédiaire d'un gouvernement mondial. Les êtres humains ont détruit leur environnement à cause de la surconsommation et notre planète est ainsi devenue un gigantesque dépotoir, c'est pourquoi la principale préoccupation des dirigeants pour préserver coûte que coûte les humains ont organisé un exode général à bord d'énormes vaisseaux spatiaux par l'intermédiaire de la firme. Celle-ci met alors en oeuvre un plan de nettoyage en envoyant des milliers de WALL.E qui sont de petits robots compacteurs d'ordures sur terre. Sept siècles plus tard, tous les WALL.E sont usés et hors d'usage, sauf un qui continue méthodiquement son travail. Le robot a beau agrémenter son labeur en se mettant quelques objets de côté pour satisfaire son affectif et ses loisirs, la solitude l'envahit tout de même. C'est alors que brusquement son état va changer lorsqu'une fusée dépose sur la terre une sonde robotisée portant le matricule EVE. Cette sonde a pour mission d'apporter la preuve formelle qu'il existe une vie sur terre. Cet ainsi que WALL.E et EVE font connaissance entraînant le robot compacteur dans un amour passionné pour la sonde. Pour preuve de son attachement, WALL.E offre à la visiteuse une petite plante découverte lors d'une opération de nettoyage. Sa mission terminée, EVE rejoint sa fusée mais Wall.E à nouveau solitaire décide de partir à la recherche de sa chère petite sonde. Sa surprise sera grande lorsqu'il découvrira un énorme vaisseau spatial occupé par des humains. L'engin est sous le contrôle de AUTO, le pilote automatique chargé d'après des ordres secrets de retrouver et de supprimer la plante ainsi que WALL.E et EVE afin que les humains ne puissent regagner la Terre. Toutefois, Mc Crea, le capitaine du vaisseau entre en résistance contre AUTO afin d'inverser la tendance...


Au milieu de ruines désertées et dans une pénombre inquiétante, WALL.E est seul mais garde espoir qu'un jour la vie reprenne comme sept siècles plus tôt. Pour cela parmi les détritus il accumule des objets qui pourraient peut-être lui servir comme une vieille télé dans laquelle apparaît une comédie musicale avec Gene Kelly ou même une petite plante verte dans une chaussure. Bref, au milieu de tout ce magma, notre petit robot tout rouillé, compacteur courageux et téméraire, s'ennuie. Les humains ont tué la Terre. La surabondance de biens a fini par faire des terriens un peuple soumis et manipulé à souhait par une société toute puissante qui a réussi à les inciter à déserter la planète. Partis alors pour un long, un très long voyage ils ne sont devenus que des êtres oisifs manipulés par un pilote automatique au comportement dictatorial. Arrive EVE, cette petite sonde teigneuse d'un blanc immaculé au corps fuselé avec de grands yeux inquisiteurs. WALL.E va alors se retrouver à l'intérieur d'un vaisseau au milieu d' humains sans espoir, sans personnalité et en fait plus robotisés que lui. Au milieu d'une telle indifférence et d'un tel marasme, il faut de la conviction, il faut que le sentiment d'amour revienne, il faut conserver en vie coûte que coûte cette petite plante toute frêle mais au combien primordiale afin de redonner un sens à la vie. Elle est le signe que sur Terre tout peut recommencer mais pour cela il faut réparer les énormes dégâts engendrés par la société de consommation de naguère afin de se ré approprier ses origines, sa personnalité et sa libre expression, loin des pouvoirs manipulateurs et démunis de tous scrupules.


Une nouvelle fois les Productions Pixar nous emmènent vers une merveilleuse destination où la science fiction n'est pas uniquement une aventure bien réalisée. Elle permet de réfléchir et de faire passer des messages primordiaux de manière efficace en nous captivant de bout en bout. Andrew Stanton est bien connu pour ses formidables réussites en temps que réalisateur puisque outre ce film il a réalisé entre autres "1001 pattes" et "Le monde de Némo" avant de produire le célèbre "Ratatouille". Dans "Wall-E" il fait à nouveau preuve d'un sens de l'originalité, de l'esthétisme et de la persuasion assez extraordinaire. La première partie du film est dispensée de dialogues et pourtant nous sommes envoûtés par le monde qu'il nous décrit utilisant des personnages ultras originaux et bougrement attachants. De plus le climat glauque d'un monde en ruines et déserté est dépeint par des images au réalisme impressionnant. Là déjà, nous sommes entièrement pris par le climat et le sujet, le désastre s'étalant sous nos yeux avec beaucoup de réalisme. Puis l'intrigue amoureuse jusqu'au-boutiste de WALL.E et de EVE aussi craquante que touchante nous emmène à la découverte de ce grand vaisseau et là encore, Andrew Stanton déborde d'ingéniosité et d'imagination pour nous décrire la vie à bord et nous montrer les conséquences destructrices de notre civilisation ultra consommatrice. C'est vrai, le message est très appuyé et certainement trop alarmiste mais qu'importe, le principal est d'attirer l'attention de chacun. Tout le monde sait que les images chocs sont les plus persuasives et là elles le sont, soyons-en sûrs. La musique de Thomas Newman et la chanson du très talentueux Peter Gabriel qui accompagnent cette aventure spatiale sont en parfaite osmose avec le climat que dégage le film. Et si l'on veut aller plus loin, je vous conseille de ne surtout pas rater le générique final qui est une vraie merveille.


Cette oeuvre s'adresse à tous. Les plus jeunes ne retiendront peut-être pas toutes les subtilités du sujet mais dans leurs yeux les petits personnages, les images féeriques et très parlantes resteront gravés. Ce film, ils le reverront certainement plus tard avec délice. Quant à moi, je repartirais bien refaire un petit tour en compagnie de WALL.E et EVE dans ce monde si particulier car, franchement, il vaut le voyage !

Créée

le 23 avr. 2014

Modifiée

le 21 mai 2013

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