Un film pour une Amazone
Les films de super-héros issus de comics, on en a eu plein ces dernières années, au point d’en connaître toutes les ficelles du déroulement, et d’en frôler l’overdose tant les déclinaisons sont nombreuses et la qualité par toujours au rendez-vous. Marvel et DC ont toutefois compris qu’il y avait de l’argent à se faire, alors, pourquoi se priveraient-ils ? Et, concernant DC, il faut avouer que le dernier métrage sorti était très loin d ‘être une réussite. Je parle bien sur de Suicide Squad, réunion ratée de méchants du DC-Universe. De même que je n’ai pas non plus beaucoup apprécié Batman V. Superman, et j’en ai parlé ici même. Mais nous allons tout de même nous attarder sur ce film, car un personnage apparaît dans une scène clé du film : Wonder Woman, qui va aider les deux justiciers. Un objet du même film aussi permet de déclencher l’histoire de notre héroïne, racontée par conséquent sous forme de flashback : la photo sur laquelle elle apparaît avec des soldats américains.
Cela pressentait-il un film consacré à Diana Prince dans un avenir proche ? La question était rhétorique, et la réponse évidente. La problématique est de savoir si Wonder Woman est un bon film . En tant que métrage appelant, sans aucun doute, d’autres épisodes, il raconte notamment les origines de l’héroïne. La petite Diana vivait sur une île peuplée d’Amazones. Le lieu disposait d’un champ de force qui l’empêchait d’être visible aux yeux des hommes. Tout change lorsqu’un espion britannique s’écrase avec son avion dans les eaux turquoises de l’île. En entendant son histoire, Diana décide de l’aider, au risque de ne jamais revoir les siennes, alors que le monde est en pleine Première Guerre Mondiale. Je ne vous révélerai pas les raisons, pour éviter tout risque de spoiler.
Bonne réalisation et bonnes intentions
Wonder Woman dure près de 2 heures et demie, ce qui est long, et pourtant, le film passe bien, et dispose d’un bon rythme. Bon, il y a aussi quelques rares longueurs mais on voit petit à petit l’évolution du personnage principal. Le long-métrage dispose d’un humour bien senti, basé essentiellement sur le décalage entre WW et le monde des hommes. Pour ne prendre que celui-ci, le dialogue sur le secrétariat est absolument savoureux. On notera aussi une critique, assez légère mais existante, sur la place (ou plutôt, « la non-place ») de la femme dans la société humaine dominée par les hommes. Le tout donne une caractérisation du personnage, et finalement l’attachement du spectateur à l’amazone, superbement jouée par Gal Gadot.
Mais Wonder Woman n’en oublie pas d’être un film mettant en scène des scènes d’action bien badass. Il faut bien remplir le cahier des charges… Elles sont assez peu nombreuses au final, mais n’arrivent jamais vraiment gratuitement. Elles sont plutôt inspirées, et sont situées aux moments clés du métrage.
Wonder Woman dispose d’une réalisation solide, on sentait bien que Patty Jenkins maîtrisait son sujet. Sa façon de faire ressemblait tellement à du Zack Snyder, que j’ai cru à un moment que c’était lui qui réalisait le film, mais l’homme, occupé ailleurs, n’en est que le producteur.
Le film est pétri de bonnes intentions, et il le montre, et s’il est vrai qu’on retrouve les bons côtés, il emmène aussi avec quelques travers inhérents au genre : vrai-faux méchant, et combat final qui est une bouillie numérique pour les yeux pour ne citer que ceux-là.
Même s’il n’est pas parfait, Wonder Woman est à ce jour un des meilleurs films sur le DC Universe. Et ça, c’est déjà très bien.