Seul enfant parmi les Amazones, Diana vivait une vie paisible avec ses sœurs sur une île paradisiaque offerte par les dieux. Un lieu que nul mortel ne pouvait pervertir, caché derrière un champ de force le rendant totalement invisible. Alors qu’elle devient en âge de combattre et qu’elle questionne son existence et le monde des hommes, le capitaine Steve Trevor (Chris Pine) s’écrase avec son avion dans l’eau turquoise du paradis. Sous les yeux médusés de celle qui ne tardera pas à devenir Wonder Woman, il apporte avec lui un régiment de l’armée allemande qui ne tardera à se faire décimer par la horde d’amazones qui peuple l’île. Signe du destin, Diana se voit toute désigner pour devenir la sauveuse du monde des Hommes au risque de ne plus jamais revenir chez elle.


Si l’on connaissait déjà le personnage campé par Gal Gadot depuis l’iconoclaste Batman v Superman, on n’échappe pas, avec son premier film solo, à l’origine story de l’héroïne. Inédite dans les salles obscures, l’enfance de Diana n’est heureusement pas poussive comme peut l’être la plupart des phases du genre. Apportant la dimension antique du long métrage, avec son environnement et ses légendes tout droit venu de la mythologie grecque, c’est un vent de fraîcheur qui souffle sur les films de super-héro. La réalisatrice Patty Jenkins prend le temps d’installer son personnage, sa mythologie, son univers et bon dieu que ça fait du bien après le schizophrénique Suicide Squad.


Diana quitte ainsi son nid avec Steve Trevor pour sauver l’humanité de la guerre la plus meurtrière dans lequel nous nous sommes fourrés. Découvrant au passage les hommes et notre monde, bien loin de ce que pouvait ressembler sa vie avec ses sœurs Amazones. Ce qui donne quelques situations cocasses, représentant la place de la femme dans la société de l’époque. Une « critique » prise avec légèreté et un humour qui fait mouche. Un humour différent des films Marvel et bien mieux distillé que dans Suicide Squad (encore lui). Comme quoi nous n’avons pas besoin d’un montage apocalyptique sous fond de musique pop pour apporter de la fraîcheur et du dynamisme à une histoire. Warner vous tenez la bonne formule avec Wonder Woman, ne faites pas de bêtise par la suite !


Vient ensuite le parallèle avec la guerre et une Diana plongée en pleine bataille. Elle découvrira les horreurs de la guerre, le côté sombre de l’humanité et toute la dualité dont on peut faire preuve. L’évolution psychologique du personnage continue ainsi son bout de chemin en même temps que la construction même du film. Ce qui donne une belle maîtrise dans la caractérisation du personnage qui est toujours impliqué autant physiquement qu’émotionnellement dans l’histoire se déroulant devant nos yeux. On s’attache vraiment à notre Diana, bien aidée par Gal Gadot qui rentre parfaitement dans le rôle et prouve qu’une femme forte en premier rôle, ça marche !


En dehors du faux débat que représente le fait d’avoir une réalisatrice et une femme en rôle principal, Wonder Woman fait exploser tout les préjugés Hollywoodien. Si certains relents Snyderien se font sentir par moment (surtout la fin), Patty Jenkins s’en sort d’une main de maître pour mettre en boite les aventures de Diana, avec une réalisation et un rythme à tout épreuve. Elle nous offre des moments de bravoure rarement atteints dans le genre avec en particulier la première scène confrontant Wonder Woman à l’armée allemande. Elle est clairement la scène la plus symbolique du film, autant pour l’histoire que pour son héroïne. Un grand moment !


Après toutes les bonnes intentions que je viens de vous décrire, il fallait bien un point noir venant ternir le tableau…. et ce sera malheureusement la fin du film. Le dernier quart d’heure du long métrage n’est clairement pas au niveau du reste et retombe dans la débandade propre aux précédents films DC de Warner. A tel point que l’on ressent clairement qu’il est un passage dont la réalisatrice n’est pas à l’aise et qu’il devait impérativement être sur le cahier des charges. Ce qui est d’autant plus dommageable, c’est qu’en finissant le film 15min plus tôt, la fin était bien plus symbolique et porteuse à réflexion, avec une morale intéressante tout autant pour les spectateurs que pour l’héroïne. Nous ne sommes ainsi pas sur un sans faute, mais Wonder Woman sauve clairement le DCEU de la plus belle des manières possibles !


Coffee Quest

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le 19 juin 2017

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