4e film du DCEU et surtout quatrième tentative de construire un univers cinématographique digne du MCU pour Warner, le film a la particularité d’être la première transposition live du comics sur un écran de cinéma après la célèbre série des années 70.


A la barre du film, Patty Jenkins, qui avait été dégagé du poste de réalisatrice du film Thor the Dark World, se retrouve cette fois sur un sujet assez ambitieux mais épaulé en seconde équipe par Zack Snyder pour couvrir les scènes d’actions.


On avait laissé Diana Prince à la fin de Batman V Superman où elle avait fait des étincelles pour son introduction dans le DCEU, le film qui lui est consacré est donc l’occasion de découvrir ses origines déjà partiellement aperçu via cette photo en noir et blanc.


Le film a gagné au fil des mois une réputation construite sur une sorte d’aveuglement et de chauvinisme, NON aussi raté ou pourri soit les précédentes incarnations au cinéma des deux écuries, Wonder Woman n’est pas la première adaptation de personnage féminin au cinéma, on zappe un peu trop facilement Supergirl de Jeannot Swarc qui sans arriver à la semelle des Superman 1 et 2, relève déjà bien la barre comparé à un certain film de Pitof sorti en 2004 avec Halle Berry, spin off d’un personnage culte de Batman, idem pour Elektra qui quand on compare avec le film de Mark Steven Johnson où elle était apparu s’en sort honorablement, sauf si vous n’aimez pas Jennifer Garner en cuir rouge (et depuis, on a eu une version plus aboutie dans la série Daredevil)


On pourrait facilement bombarder le film de meilleur film du DCEU car à aucun moment, le film ne souffre de souci de montage l’obligeant à voir une version longue et non censuré pour apprécier le vrai film, ni de voir l’outil promotionnel transformer le film en une sorte de baudruche surgonflé et pastel basé sur du vent et reniant complètement son sujet d’origine au nom de la star en tête d’affiche. C’est là le seul point où Wonder Woman s’en sort à merveille, rien n’est venu réellement gâcher les attentes avant sa sortie, sauf si pour vous, la polémique des aisselles ou la non diffusion dans les pays du moyen orient à cause de la nationalité de son actrice est pour vous une chose qui a perturbé votre visionnage du film.


Autre point “emprunté” à la concurrence” sont les tons colorés et l’humour sauf que Wonder Woman possède deux choses que Marvel Studios ne réussit que rarement: un dosage dans l’humour au bon moment et surtout une mise en scène avec une bonne composition du cadre. Il serait d’autant plus aberrant que l’aspect chaleureux, lumineux et coloré reflète totalement la personnalité de Diana à ses débuts avant qu’elle ne découvre le monde des hommes, qui à l’opposé est montré comme civil wa...heu gris, terne et déprimant et même parfois cruel et tragique.


Il est assez difficile de juger le scénario car il s’agit d’une origin story et se montre parfois trop dirigiste. Steve veut guider Diana pour l’aider et aussi parce qu’il craque sur elle mais refuse de croire à ce qu’elle raconte sur Arès. Diana, elle découvre le monde avec un regard presque touchant mais surtout horripilant de naïveté et de candeur lorsqu’elle est à Londres.
Tout comme les actions sur le champ de bataille sont à l’opposé même de la personnalité.


Il suffit de voir sur le no man’s land qu’elle avance en pensant faire le bien sans se poser la question de l’ennemi en face autre qu’une simple phrase lors de sa rencontre avec Steve Trevor “ce sont les méchants” et se déchaîne sans aucun remords sur chaque soldat en faisant preuve de toutes ses super capacités.


On sent clairement la façon dont Diana (puisque jamais appelé Wonder Woman dans le film) veut changer le cours de la guerre car elle croit réellement à des idéaux que beaucoup jugeront niais mais il ne faut pas oublier deux choses: le premier est que le film se pose comme une adaptation de comics donc à prendre au second degré aussi bien le contexte, les dialogues ou les personnalités des personnages, le film propose un dosage très réussi entre l’aspect comic book voulu et une pointe de réalisme cher aux fans des Batman de Nolan avec une peinture de la guerre plus que convaincante à ceux n’ayant pas assez écouter en cours ou vu un seul film de guerre avant ce film.


Autre point qui dérange et, le comble, seul Suicide Squad l’a presque esquivé (excepté le fight Incube vs Diablo ) dans le DCEU est la snyderisation des séquences d’actions où pour illustrer de façon visuel la force et les pouvoirs de ses (super) héros, le recours au digital fait basculer le film dans la cinématique de jeu vidéo, aussi cool et spectaculaire soit les séquences en question, celle de Wonder Woman tranche complètement avec l’ambiance mis en place et surtout le fait qu’aucune des doublures virtuelles ne soient finalisés en termes de rendus, là où Man of Steel et Batman V Superman avait bénéficié d’une post-production plus longue et soigné à la hauteur des ambitions des images voulues dans les films. C’est pour ça que seul la partie de la scène du no man’s land où elle revêt son costume et montre son héroïsme (musique à l’appui) ainsi que 70% de la séquence de la batailles des Amazones sur la plage provoque réellement une sensation de spectacle et d’identification.


Patty Jenkins s’en sort avec les honneurs avec un film qui bénéficie d’une mise en scène certes assez standard mais posée, bénéficiant d’une construction narrative et d’un rythme à l’ancienne, rappelant et je pense voulu pour, le ton de Captain America et parfois Thor pour le côté mythologique et la découverte de notre monde par un être “divin” sans échapper malheureusement au comparatif des Visiteurs devant la lourdeur de certaines séquences dans le cas du Dieu nordique.


Et cet aspect old school y compris dans la construction de l’histoire où de la réalisation, c’est un des points qui peut déplaire car comparé aux jeux vidéos, le traitements de l’univers autour des personnages n’a rien de cool même s’il s’agit de la guerre, seul la quête et les actions de Diana font que le film peut le devenir, le film se permettant même un twist avec d’Arès et lui donner des enjeux loin du méchant standard comme on pouvait s’y attendre ou qui était déjà le cas du général Ludendorff ou de Docteur Poison, échappé d’un épisode d’Austin Powers ou de serials des 60’s.


Le couple formé, même dans le non-dit entre Steve Trevor et Diana, fonctionne parfaitement à l’écran sur le long terme après la séquence du no man’s land et la rencontre avec l’équipe de Steve, on zappera la séquence du bain à Themyscira pour se concentrer sur leurs séquences sur le bateau aux dialogues savoureux ou la rencontre avec Etta Candy sans compter cette image féministe mais un chouia trop exagéré de la manière dont Diana défie l’univers viril et dirigeant de cette époque. Mention également à la très jolie séquence de dialogue durant la fête entre docteur Poison et Steve Trevor qui permets le temps d’un instant de creuser une profondeur émotionnel pour l’une et un semblant d’ambiguité sur sa vraie personnalité pour l’autre.


Et enfin celle qui permets de sauver le film: Gal Gadot, ok son jeu d’actrice est pas des plus aboutis mais son interprétation de Diana tranche complètement avec la “Selina Kyle TDKR bis” présente dans Batman V Superman par son charisme, son physique très souvent mis en avant ( son arrivée à la soirée ou son iconisation durant l’action ) et son sourire.


Autre point qui fait que Wonder Woman est un excellent film du DCEU et un bon blockbuster est que comme je le disais plus haut, le film ne souffre d’aucun défaut de fabrication autre les séquences d’action via CGI mais surtout reste à un niveau plus qu’honorable des notions de constructions cinématographiques standards, chose qu’on a tendance à oublier ces derniers mois.

Créée

le 22 juil. 2017

Critique lue 511 fois

3 j'aime

Critique lue 511 fois

3

D'autres avis sur Wonder Woman

Wonder Woman
takeshi29
1

Parité (n.f.) : S'emmerder autant devant une super-héroïne (en short) que devant un super-héros

Comme un con je suis allé voir ce truc, moi qui me fous des super-machins et autres hyper-bidules comme de mon premier slip. Mais quand t'entends des femmes dire "Enfin on comprend ce que ressentent...

le 22 sept. 2017

95 j'aime

15

Wonder Woman
MatthieuS
6

Seule la p’ARÈS fatigue le cerveau

Wonder Woman, malgré la recrudescence des films de superhéros sur les dernières années, est un film à part dans le paysage cinématographique hollywoodien et possède un visage différent de ses aînés...

le 9 juin 2017

80 j'aime

30

Wonder Woman
Behind_the_Mask
6

Le féminisme n'est-il qu'un nouveau machisme ?

Entre enthousiasme mesuré et confirmation de certaines craintes, une sortie ciné entre potes est toujours riche d'enseignements. C'est ce que le masqué a retenu de plus important à la fin de ce...

le 7 juin 2017

71 j'aime

24

Du même critique

Justice League
Philippe_Orlandini
4

Avis de DC

Mastodonte attendu pour cette fin d'année à la fois par le studio Warner mais aussi par les fans de DC tout comme ses détracteurs, après de nombreux déboires (qui commence à devenir presque des...

le 4 déc. 2017

1 j'aime

Les Gardiens de la galaxie Vol. 2
Philippe_Orlandini
8

Un blockbuster entre pétage de plombs de son réalisateur et anarchie.

Les Gardiens de la Galaxie Vol.2: 3 ans après le carton surprise du premier film, Marvel Studios et James Gunn rempile pour une seconde aventure. Tout comme je le disais dans ma critique de Docteur...

le 31 mai 2017

1 j'aime

Transformers: The Last Knight
Philippe_Orlandini
3

Je veux pas faire ce film, mais je vais faire joujou avec la caméra.

C'est l'été, il fait chaud et les blockbusters sortent chaque semaine mais cette année voir même depuis presque 2 ans, il y a un vrai souci au royaume d'Hollywood. Jusqu'à présent, aussi con et...

le 22 juil. 2017

1 j'aime