Un élargissement intéressant de l'univers des X-Men.

Suite au succès public et critique du premier X-Men, la réalisation d'un second opus n'était pas une possibilité pour les producteurs mais carrément une obligation, elle était même renforcée par le succès du premier Spiderman de Sam Raimi sorti entre-temps. Toutes les portes étaient ouvertes, c'était le vrai démarrage des films de super-héros, l'explosion totale émotionnelle des fans et la naissance gratifiante d'un tout nouveau genre de film. Le réalisateur Bryan Singer était parfaitement conscient dans quoi il était embarqué, il n'avait pas le droit à l’échec. Afin d'assurer un vrai respect de l’univers des mutants, le cinéaste avait lu la totalité des comic-books et tous les épisodes de la série animée des X-Men.

Au moins ! On était sûr que le projet était entre de bonnes mains et que l'on pouvait attendre que de bonnes choses dans ce nouvel opus. Et comme les X-Men est un univers qui s'étend sur 40 ans de comics, le réalisateur avait un objectif très clair à accomplir, exploiter l'univers des mutants de la famille Marvel en mettant en scène des nouveaux êtres dotés de pouvoirs surnaturels. Nous retrouvons donc le même casting que celui du premier film et le moindre qu'on puisse dire, c'est toujours un casting qui fait très bien l'affaire et en plus, certains des mutants ont l'honneur d'avoir une personnalité plus développée que dans le premier film, comme Wolverine avec son passé médical douloureux ou la relation incongrue et personnelle entre Diablo et Tornade. À propos de ce dernier, c'est un mutant qui est très curieux à découvrir.

Avec sa capacité phénoménale à se téléporter n'importe où et sa fausse apparence physique du diable, on peut très bien voir Diablo comme un être impitoyable, intransigeant et dangereux, comme l'introduction combative de La Maison Blanche nous laisse à penser, avec un ton musical opéra qui s'accorde à merveille avec les mouvements de ce dernier. Eh bien ! Ce n'est pas du tout à fait le cas. Au fait, il vit avec des principes de la vie et des croyances religieuses. C'est un être sensible et intouchable, il casse efficacement l'image que l'on pourrait développer pour un mutant comme lui. Je trouve que c'est un coup bien porté à la fois par les scénaristes et le réalisateur.

Comme pour ce dernier, je ne peux pas nier la présence de la glaciale Yuriko Oyama, le pendant féminin de Wolverine. Experte en arts martiaux, ceinture noire en karaté, beauté fatale qui nous a éblouit en interprétant une sorcière aux côtés de Dwayne Johnson dans la production Le Roi Scorpion, Kelly Hu est une excellente choix de casting pour interpréter une mutante aussi sadique et mortelle que Lady Deathstrike. C'est un peu dérangeant de ne pas la voir faire grand chose pendant une bonne partie de la production mais pendant son affrontement avec Wolverine, l'actrice nous offre avec l'acteur vedette de la franchise une des plus impressionnantes scènes de combat à lame rarement vue dans le cinéma.

C'est agressif, c'est sensiblement violent et on assiste à un combat mixte mettant en avant deux mutants qui se ressemblent et qui se battent selon leurs capacités physiques. Hugh Jackman est plus dans la force et dans l'amplitude des coups alors que Kelly Hu joue plus avec la rapidité et la souplesse. C'est sûr, le message est bien passé pour le cinéaste, il savait que c'est dans les personnages qui doivent mettre le plus d'importance pour garantir un succès aussi honorable que celui du premier. C'est comme si on découvrait de nouveau les protagonistes. Bien évidemment, il ne faut pas non plus négliger le reste. Le scénario est un atout majeur de cet opus pour la simple et bonne raison qui met en scène un méchant humain manipulateur et sûr de lui.

On apprend que c'est lui le responsable de la transformation Wolverine, qu'il a connaissance de la célèbre technologie Cerebro utilisée par le Professeur X dans le but d'amplifier ses pouvoirs et qu'il considère les mutants comme un danger à éradiquer de toute urgence. Avec lui autant qu'antagoniste principal, on tient un scénario aussi portable que celui du premier. La réalisation se déroule selon un rythme très convenable, un vrai enjeu humain est bien installé et on assiste à des scènes d'affrontement bien tournées, avec quelques surprises comme la traversée effarante du jet et des avions de chasse dans la vague déchaînée de tornades. Le travail artistique est aussi appréciable que celui du premier, que ce soit dans la mise en scène, dans les effets spéciaux ou dans l'ambiance musicale. On est simplement face à un résultat visuel aussi persuasif que le premier. 7/10

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