Troisième et dernier (?) film X-Men de la nouvelle franchise, X-Men Apocalypse clôt d’une façon prévisible la saga initiée par le magistral X-Men: First Class de Matthew Vaughn.


On le sait, l’intérêt de cette saga était de s’axer davantage sur la relation et l’amitié des protagonistes principaux (on reviendra plus tard sur les interprétations de Fassbender et McAvoy) que sur leurs confrontations (certes, la franchise X-Men a toujours été plus sociale que bourrine, mais les films de 2011et 2014 l’étaient davantage). En tout logique, il fallait donc un autre ennemi, une menace suffisamment puissante pour obliger les mutants à s’allier et à oublier leurs différents. Après avoir affronté les Sentinelles de Bolivar Trask (Peter Dinklage) dans Days of Futur Past, c’est la figure messianique d’Apocalypse qui se dresse désormais contre nos héros.


Soyons honnête dès le départ, à l’instar de films comme Jurassic Park, les X-Men possèdent à mes yeux un petit quelque chose sentimental qui me fait les apprécier davantage (ou ne pas reconnaitre – en toute mauvaise foi – leurs défauts). C’est ce qui fait qu’un film comme The Last Stand obtient un 5/10 dans mes notes alors qu’il se serait mangé un 3 s’il avait présenté n’importe quel autre héros. Vous voilà prévenus, je serai subjectif (de toute façon, on l’est tous toujours quand il s’agit d’appréciation et de culture).


Le scénario de X-Men Apocalypse est archi-simple ; beaucoup trop même en comparaison aux deux opus précédents qui, surfant sur ce qui fait le succès de la franchise, mettait davantage les problèmes sociétaux et humains qu’amène la peur de l’autre (et les questions morales du groupe le plus puissant). Ici, non.
Apocalypse, le mutant le plus puissant et le plus vieux du monde (le film s’ouvre d’ailleurs sur sa naissance – ou l’une de ses nombreuses – dans l’Egypte antique), se réveille dans les années 80’ et décide de purifier la Terre des hommes (rappelons que le mot apocalypse signifie initialement « révélation » et non « fin du monde à la Roland Emerich »). Il s’accompagne de ses quatre cavaliers (référence biblique ou, comme le souligne Moira MacTargetRose Byrne –, inspiration biblique) qui sont censés être quatre mutants surpuissants (dans les faits, on se souvient surtout de l’alcoolique AngelBen Hardy – on fait mieux comme garde rapprochée). Face à lui se dressera, bien évidemment, Charles Xavier (James McAvoy) et ses nouveaux élèves.


Concrètement, voilà le pitch et le film qui en suivra. On comprend donc que l’accent sera porté sur le spectaculaire, sur les cascades, sur les explosions, le tout porté par la réapparition des mutants les plus connus et les plus appréciés du public (afin d’ouvrir une nouvelle saga ?! fort probable) : Tornade (Alexandra Shipp), Cyclope (Tye Sheridan), Diablo (Kodi Smit-McPhee) et Jean Grey (Sophie Turner). D’ailleurs, seule cette dernière aura une réelle consistance et un rôle intéressant (avec le clin d’œil plus qu’assumé à la saga Phénix). Le reste du film repose essentiellement (voire uniquement) sur les relations qui unissent Charles Xavier, Magneto (Michael Fassbender) et Mystique (Jennifer Lawrence). Si les trois acteurs restent excellents (je pense notamment à la scène poignante et plus que convaincante de Fassbender quand il redevient le méchant martyre torturé – seul « problème », c’est tout de même la troisième fois en trois films qu’il se range pour redevenir méchant – Fassbender excelle peut-être dans cette représentation torturée de Magneto, mais tout de même…), il faut reconnaitre que leur traitement n’est pas renouvelé et qu’ils semblent même servir de faire-valoir à une saga qui change de fusil d’épaule.


Malgré ce paragraphe plutôt négatif, je reconnais avoir passé un bon moment. Le spectaculaire est là, les effets spéciaux sont réussis et impressionnants et permettent à l’histoire de trouver un certain potentiel nous offrant quelques scènes dignes d’un certain intérêt – dont celle de Quicksilver (Evan Peters) qui, similaire à celle de Days of Futur Past, reste plus qu’appréciable.


Grande déception cependant pour le traitement du personnage d’Apocalypse (et de son « maquillage »). Si j’étais particulièrement emballé à l’annonce d’Oscar Isaac dans ce rôle, je l’ai trouvé particulièrement sous-exploité, arborant une figure et une posture beaucoup trop christiques (ce qui fait partie du personnage, j’en conviens… mais tout de même).


Pour conclure, je mettrai en avant le fait que X-Men Apocalypse reste un blockbuster maitrisé techniquement, ce qui lui permet de rester plus que divertissant et appréciable. Néanmoins, le traitement de certains personnages et le pseudo-renouvellement des enjeux ne permettent pas à ce film de se hisser bien haut dans les meilleures productions super-héroïques (je m’en vais donc baisser ma note à un 6, plus objectif que le 7 d’origine).


En fait, Bryan Singer aurait peut-être dû terminer ainsi…
https://www.youtube.com/watch?v=NKbHfAeYYBY

H Bazé

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