X-Men Dark Phenix est déjà le 12ème film de cette franchise à sortir au cinéma depuis l'an 2000 avec X-Men, premier du nom, réalisé par Bryan Singer. X-Men, c'est l'histoire de mutants ayants des super pouvoirs mais qui sont exclus de la société, car ils font peur, ils sont différents. Dans le premier film, en remplaçant le mot mutant par le mot homosexuel, le film ne perdait pas son sens mais révélait plutôt réellement de quoi il s'agissait. Les mutants sont les avatars de toutes les minorités, de tous les exclus, de toutes les personnes persécutées dans le monde. Mais depuis près de 20 ans, le monde est devenu de plus en plus inclusif. On a pris conscience de l'importance de la représentation des minorités. L’égalité des droits entre les hommes et les femmes est de plus en plus défendue. Le mariage homosexuel a été légalisé dans de nombreux pays.


Ainsi, ce qui était inimaginable il y a 20 ans devient une punchline bien sentie de Mystique à l'intention du Professeur X. En effet, pourquoi ne pas parler de X Women tant elles sauvent souvent la mise ?


Le thème de l'exclusion ici a connu quelques variations. Il ne s'agit plus de l'exclusion d'une majorité envers une minorité. Non, il s'agit de l'exclusion d'un groupe auquel on appartient déjà et qu'on met en péril. C'est tout l'itinéraire du personnage de Jean Grey, interprété par une convaincante Sophie Turner. Ses pouvoirs mettent en péril ses amis. Alors que faire ? Accepter leur main tendue ou les fuir pour leur propre bien ? Ce débat montre en réalité que la volonté systématique d'inclusion peut parfois avoir des limites, sans même parler de dérives. On prend de plus en plus de soin à s'occuper de micro détails, à vouloir intégrer chaque différence (non binaires, neutre), au détriment du groupe. A force d'inclusion des individualités, on en oublie le collectif. Et la morale de ce film, c'est que c'est lorsqu'on commence à se soucier du collectif que l'inclusion fonctionne.


En dehors de ce thème fondamental dans la saga, on a droit à un film assez traditionnel qui reprend les thèmes déjà traités mais les renouvelle. On a plaisir à voir les mutants se combattre dans des séquences d'action convaincante. On également plaisir à voir les éternels Charles Xavier et Magneto continuer leur partie d'échecs perpétuelle. L'ambiance générale quant à elle est bien sombre, sinistre, et dépeint un monde triste où il existe toutefois quelques lueurs d'espoir. Même si ce n'est pas le ratage que la production chaotique de ce film laissait craindre, on est tout de même confronté à un opus largement inférieur à bon nombre de ses prédécesseurs. Alors, s'il est impossible de s'améliorer, pourquoi continuer.

Andika
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le 16 juin 2019

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