Un SAV bienvenu pour X-Men
Vu en 2D, mon seul regret de ne pas l'avoir vu en 3D aura été la scène du pentagone avec Quicksilver, je pense très sincèrement qu'elle est dispensable pour le reste.
Comme beaucoup, j'appréhendais ce nouvel X-men au vu des dernières anti-prouesses de la franchise et savoir qu'une fois encore, ce film ferait la part belle à Wolverine ne faisait rien pour arranger les choses.
Néanmoins, une chose met rapidement en joie : Bryan veut faire table rase et faire de ce film une charnière pour la suite (visiblement l'ère Apocalypse au vu de la scène post-crédit et du titre du film de 2016)
Même si ça peut paraitre simpliste, je suis persuadé que c'était le mieux à faire pour le public majoritairement déçu et/ou dubitatif et surtout pour redonner du souffle à une franchise qu'on voyait aller droit dans le mur.
Pour 2016, Singer reste à la barre alors gageons que l'ère Apocalypse réconciliera les fans et les cinéphiles avec X-Men.
Mais assez d'intentions, un peu d'action !
Le film en lui-même, sans être la claque visuelle du trimestre est tout à fait honnête et les pouvoirs des mutants ont un impact graphique accru à mesure que la technologie avance, ça promet pour les suivants. Mention spéciale pour Iceberg que j'ai trouvé très réussi.
Le scénario est lui, le point fort et le point faible du film. Point fort d'intention car pour faire table rase, à part manipuler le temps ou l'espace (ou les deux), il n'y a pas énormément d'alternatives. (Il y a bien la méthode Lucasfilms mais c'est un autre débat)
Point faible également car le voyage dans le temps, c'est éculé, tout le monde y a eu recours pour expliquer des changements de casting, de réalisateur ou pour prolonger des saga vieillissantes.
Ça montre très vite ses limites et ses incohérences et ce X-men n'y échappe pas.
Au-delà du voyage dans le temps, d'autres incohérences viennent griffer le tableau du film.
Notamment le fait qu'une fois de plus, Magneto ne peut pas s'empêcher d'être un gros con et de faire foirer un plan qui semblait pourtant bien ficelé.
Car en effet, pour discréditer Trask et son projet aux yeux de l'opinion publique, quoi de plus rusé que de menacer Nixon devant les caméras du monde entier avec 10 pistolets volants après l'avoir arraché de son bunker de métal situé au 50e sous-sol, le tout après avoir sécurisé le périmètre avec un stade volant ? C'est brillant, je n'y aurais jamais pensé.
L'idée d'implanter du métal dans les prototypes de sentinelles était pourtant géniale...il lui suffisait ensuite de leur faire tirer dans les murs et les bagnoles voire même de s'entre-tuer dans les airs le jour de la présentation pour ruiner à jamais la réputation encore à faire de Trask.
Non seulement le plan aurait été mené à bien mais en plus Magneto s'assurait une faiblesse accrue des humains pendant un bon moment pour sa croisade personnelle, tout le monde y gagnait !
L'autre gros problème fait surface en fin de film. Ce gros problème, c'est Wolverine.
Il a désormais 50 ans à rattraper sur énormément de points. Le Wolverine qu'il vient de wipe out pour reprendre sa place a-t-il fait exactement les mêmes choix ? A-t-il lié les mêmes amitiés, les mêmes inimitiés avec les mêmes personnes ? Sait-il des choses que l'autre ignorait, ou vice-versa ? Va-t-il être "mis à jour" par un tour de passe-passe de Charles avec de l'implantation d'informations? Il y a tant de matière là-dedans qu'il faudrait sans doute (et ça ferait peur) un spin off complet pour mettre le "nouveau" Wolverine à jour sur les autres et les autres sur lui.
Pour conclure, notons aussi la sociopathie aigüe de Raven qui, malgré les tentatives incessantes et répétées de Charles ALLIE A ERIK (si deux ennemis désormais mortels insistent pour que je ne fasse pas la conne, peut-être que je devrais au moins les écouter jusqu'au bout, non ?) avance à travers le film tel un zombie mutant, les bras tendus en murmurant "tuuuuuuuuer Traaaaaaaaaask" sans réelle consistance.
Néanmoins, si on accepte que pour repartir sur une base propre Singer a sans doute du faire des sacrifices sur sa propre vision de la franchise, on passera sur ces incohérences. (le comics n'étant pas non plus dépourvu de soucis à ce niveau-là)
On a quand même droit à un film rythmé où je ne me suis pas ennuyé une minute, avec des acteurs plutôt inspirés (soulagés du retour de Cousin Singer ?) et des effets qui servent le sujet sans surabondance inutile.
Mention spéciale à Omar Sy qui était pourtant très très bas sur ma liste des acteurs que je pensais voir un jour dans un X-Men, je ne verrai plus jamais le SAV de la même façon.