A nos corps dépendants
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Je savais qu'il y avait quelque chose de particulier à propos de Shinkai : contrairement à tous les autres prétendants au titre de "nouveau Miyazaki", lui battait effectivement de grandes œuvres du maître au box office japonais (passant par exemple devant Princesse Mononoke). Cela faisait un mois que j'attendais donc la sortie de Your Name.
Je suis donc rentré dans la salle en m'attendant à être époustouflé par la beauté des dessins et le mystère féérique de l'histoire. C'est cela que Miyazaki sait faire : faire rentrer le spectateur dans l'univers qu'il crée, l'imprégner de l'ambiance et lui faire vivre un instant de pure magie.
C'est pour cela que j'ai tout d'abord été sceptique, au cours de la première dizaine de minutes : après une excellente intro en musique, on observe l'histoire simplement par le récit qui se déroule sous nos yeux, là où Miyazaki nous y aurait plongé.
Mais c'est ensuite que j'ai réalisé : là où le film perd en ambiance, il le gagne en suspense, en action. Là où il perd parfois en finesse des traits par rapports aux films de Miyazaki dont chaque image ferait un tableau, il gagne en spectaculaire dans certains instants où les dessins sont à couper le souffle. Là où la féérie des mondes rêvés disparait, prend place la dure réalité des personnages plongés dans des sortilèges qu'ils ne saisissent pas toujours, servie par la justesse et la finesse d'interprétation qui prend place.
On se retrouve happé, non dans l'univers mais dans un scénario haletant, sans pause, en trois parties qui s'entremêlent, qui semble durer trois heures alors que le film n'en fait qu'une et quarante cinq minutes. On se retrouve torturé par les sous-entendus, à évaluer chaque fait et tenter de prévoir la suite. Et lorsque soudainement le film prend fin alors que l'on aurait rêvé que l'histoire continue pour des heures et des heures, l'on fait comme la salle dans laquelle je me trouvais : on essaye de retrouver son souffle, restant assis jusque la fin du générique.
Bref, mon nouveau film d'animation préféré et un chef d’œuvre de scénario absolu.
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Créée
le 1 janv. 2017
Critique lue 185 fois
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