Le monde est tellement plus beau sans toi ?

J'ai très peu d'ambition dans la vie de manière générale, du coup ma liste de chose à faire avant de crever est très peu ambitieuse également. Alors c'est avec une très grande satisfaction que j'ai pu rayer de ma liste " Voir sur grand écran un film de Makoto Shinkai".

Honnêtement je redoutais un peu ce nouveau projet tellement je l'attendais de pied ferme. Je me préparai mentalement à être déçu par le traitement du sujet, c'est à dire la séparation, sujet très cher à notre Makoto, dont les ressources me donnaient l'impression d'avoir été épuisées,. Mais là il continue à développer cette thématique tout au développant une autre avec une très grande simplicité et fraîcheur: l'amour. Ce film examine d'une manière touchante comment deux jeunes personnes dans une réalité contemporaine peuvent se lier alors qu'elles ne se sont jamais à proprement dite rencontrées. D’ailleur j'ai beaucoup apprécié la façon dont la technologie du quotidien est utilisé pour construire cette connexion entre les deux personnages principaux, ça m'a agréablement rappelé "Voices of a Distant Star"

La construction et la narration typique de Makoto semble avoir laissé place à quelque chose de plus fluide et standardisé par rapport à ses anciennes productions, et de façon surprenante ça ne m'a pas dérangé. En quelque séquences on s'attache à l'entourage respectif de chaque protagoniste alors qu'ils disparaissent très vite de la narration uniquement pour revenir de façon très bref.

Globalement il y a un bon équilibre entre l'humour, la légèreté du quotidien et le drame. Avec la thématique du Body-swiping on pouvait s'attendre à des gags ultra lourd et finalement le tout est traité avec beaucoup de dignité, même le running gag arrive à nous toucher à sa dernière réitération.

Même si tout les points cités au dessus n'avaient pas été présent, j'aurai adoré le film pour sa réalisation époustouflante, chaque plan est une grosse claque technique dans la gueule. Ce qu'il faut savoir c'est que Makoto à travaillé sur ce projet avec une nouvelle équipe, et c'est avec un putain de brio que celle-ci à réussi à retranscrire sa vision, son amour et sa poésie pour l'image.

Maintenant la question que je me pose: est ce que ce film est une lettre d'adieu ?
Makoto Shinkai n'a jamais fini ses films avec une happy end aussi explicite que dans celui-ci. Est ce une lettre d'adieu à l'animation en sachant que ce projet est vieux de trois ans ou est ce à un adieu à sa thématique de prédilection... à voir.