Voici le film le plus classieux de la semaine : le biopic de Saint Laurent ! Sur le papier, il y a tous les éléments (enfin presque) pour faire, peut être pas le premier chef d'oeuvre de l'année, mais tout du moins un excellent moment de cinéma. A l'arrivée, le spectateur est quand même un peu barbouillé comme après une nuit de bringue chez Régine...
La fondation Bergé/Saint Laurent ayant ouvert grandes ses portes à cette production, au niveau visuel et crédibilité, on ne trouvera pas mieux : vraies robes, vrais appartements, vraie maison de Marrakech, même les lunettes sont celles du créateur ! Evidemment cela a un revers, flagrant à l'écran : l'ombre de Pierre Bergé, mécène puissant s'il en est, plane sur le scénario qui du coup se contente d'être uniquement illustratif. Pourtant basé sur l'histoire d'amour de Saint Laurent et de son mentor businessman, le film a seulement l'allure d'un album de jolies photos bien léchées, évitant soigneusement d'écorner un tant soit peu cette image de couple de légende qu'on nous vend depuis plus de cinquante ans maintenant : Ils se sont aimés, puis séparés en acceptant les frasques et les maladies de l'un, les affaires menées de main de fer de l'autre, tout en restant quelque part amoureux mais surtout associés pour porter au plus haut cet art qu'est la Haute Couture... Si les premières scènes des débuts du jeune prodige venu d'Algérie peuvent faire illusion, petit à petit le film s'enfonce dans un ennui chic et distingué. Tout est survolé et brossé à coup de séquences sans saveur, se contentant d'aligner quelques images célèbres du créateur, devenu décadent et entouré d'une cour joyeusement cocaïnée. On surfe sur la légende et on évite surtout le moindre point de vue ou regard un tout petit peu critique...
Cependant, il y a de bonnes choses dans ce film : les comédiens ! Non pas Laura Smet ou Mlle de Villepin qui ne font que de vagues apparitions totalement insignifiantes mais je veux bien sûr parler de Guillaume Gallienne qui compose un Pierre Bergé très crédible, peut être parce qu'il évite l'imitation et surtout de Pierre Niney, époustouflant de mimétisme, totalement Saint Laurent jusqu'au bout des doigts. Il va être difficile à Gaspard Ulliel (qui joue le même rôle dans un autre biopic) de faire oublier la performance de l'acteur.
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pilyen
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le 9 janv. 2014

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