Zero Theorem par Jérôme Richenauer
Ah, la sortie d'un nouveau Gilliam est toujours un petit évènement en soit, tant le réalisateur reste à part dans la grande machine Hollywoodienne. Mais il est aussi très difficile d'en parler, tant l'appréciation de ses films tient plus du ressentit personnel que de l'analyse pure et simple. Nous avons donc un film dystopique, sombre et totalement décalé. Mais c'est, comme dans Brazil, un univers totalitariste, totalement contrôlé et surveillé, où tout est connecté et la liberté et le bonheur ne sont que des mots sur des slogans. Un univers sombre donc mais aux couleurs bariolées, en décalage total avec notre réalité, dont pourtant certains points ressemblent beaucoup à ce qui se fait dans le film. Il y a donc un décalage certain entre le "tout connecté" comme nous le connaissons aujourd'hui et la vision de Gilliam, plus proche de Brazil où de 1984 de Orwell. Nous avons donc Qohen Leth, informaticien de génie qui passe sa vie dans son travail en attendant un coup de fil lui donnant un but à sa vie. Nous avons là un personnage totalement coupé du monde, s'interdisant toute sensation (se forçant même à se nourrir d'aliments sans saveurs), toute émotion et toute sociabilité... Un homme cherchant un but à sa vie mais qui en oublie de vivre.
Gilliam brasse énormément de thèmes, souvent qui lui sont cher: totalitarisme, rapports de l'homme à soi même, aux autres et à la technologie, le contrôle total, la déshumanisation... Il en brasse peut être un peu trop, le final peut être un peu trop abrupte, d'ailleurs certains ne le comprendront pas, mais toujours cette patte de Gilliam, cette ambiance.
Il ne plaira pas à tout le monde, mais ce film à une âme.