Un très mauvais film de zombie, mais pas le pire!
Lorsque j'ai commencé Zombie Apocalypse, je ne savais pas qu'il s'agissait d'une production de The Asylum (à qui on doit, entre autres, Sharknado, Sharkavalanche, et autres faux-nanars du genre), une fois le générique de début lancé et le petit logo de la maison de production apparue, j'ai envisagé le film d'une toute autre manière : ce que je prenais pour un film de zombie fauché devenait une production The Asylum lambda avec son simulacre nanar. Je m'attendais donc à rire de l'exagération poussive de la nullité que l'on pouvait trouver dans certains autres de leurs films, mais en définitive... non. La sauce ne prend pas... parce que l'intention n'y était pas vraiment.
Car il semble bien que les films de The Asylum se classent en deux grandes catégories : les "comédies nanardesques" (pour reprendre les termes du Fossoyeur de Films) produites selon des standards qui leur appartiennent (et auxquels on ne peut que reconnaître une part de génie) et les "mockbusters" dont le seul but est de surfer sur les tendances, sans nécessairement chercher à reprendre les codes du nanar, en bref : des films "sérieux". Et c'est à cette seconde catégorie qu'appartient Zombie Apocalypse.
En fait d'apocalypse, le film ressemble davantage à un épisode fauché et mal inspiré de The Walking Dead qu'à une copie de World War Z. Après une courte introduction nous expliquant brièvement les évènements (d'une grande originalité : épidémie - incontrôlable - faillite de l’État - survivants errant), nous retrouvons un groupe qui n'avait très probablement dû sa survie qu'à la chance de n'avoir jamais rencontré de zombies... non, sérieusement : ces gens en savent si peu sur le monde qui les entoure que c'en est effrayant! Leur stupidité crasse provoque la mort de l'un des leurs avant qu'ils ne soient aidés par un autre groupe de survivants qui passera le reste du film à leur apprendre tout ce qu'ils semblent avoir ratés depuis les débuts de l'épidémie...
Nos pâles héros se dirigent vers un sanctuaire censément libéré de tout zombies dans une longue succession d'ennuyeuses péripéties d'une affligeante banalité (un groupe parallèle potentiellement dangereux, des chiens qui se transforment en zombies, des hordes de zombies incontournables, de douloureuses séparations... enfin, imagine-t-on car le jeu d'acteur n'est pas très communicatif). Le film tente de combler le vide en multipliant les emprunts d'idées parmi lesquelles des zombies intelligents et organisés (Land of the Dead) et une noire à katana (oui, oui..) et de supers archers comme dans The Walking Dead. Ajoutez à cela des décors très similaires à la série et un rythme plus approprié à un épisode télé qu'à un film, et la ressemblance commence à devenir troublante... la qualité en moins.
Car oui, c'est vraiment mauvais : on sent une volonté de développer un minimum certains personnages, mais les acteurs ont si peu de conviction et leur histoire est à ce point bâclée qu'on a peine à s'investir (si bien qu'au bout de la quatrième "mort tragique", on devient las, très las). Les effets spéciaux (pratiquement exclusivement réalisés numériquement) sont d'une laideurs sans nom, de même que le maquillage des zombies qui semblent surtout porter des masques. Le film est bourré d'incohérences, notamment pour l'une de ses rares bonnes idées : les zombies ont, semble-t-il, une vie limitée. Au départ, ce sont des "runners", rapides et dangereux, ils deviennent progressivement des "walkers", lents et faciles à esquiver pour finalement mourir (ce qui est suggéré par la réplique d'un des protagoniste à propos d'un zombie qui aurait "dépassé la date de péremption"). Les zombies ont donc un cycle de vie relativement court (nous sommes quelques mois après les débuts de l'épidémie), peu propice à une quelconque évolution. Alors pourquoi diable évoluent-ils? Comment peuvent-ils apprendre et s'organiser s'ils meurent si vite? Si cela fonctionne dans les films de Roméro, c'est qu'ils semblent immortels, mais pas dans Zombie Apocalyspe. Et il ne s'agit pas d'une évolution normale des zombies puisque les personnages eux-mêmes sont surpris par cette "nouveauté". Bref, il manque clairement quelque chose et il s'agit clairement moins d'une idée originale que d'un grossier patchwork repompé d'autres films.
Enfin, le final : des cadavres soi-disant enterrés qui ne le sont pas, un monstre félidé d'origine inconnue en guise de "boss" (on se croirait dans Resident Evil... pas franchement la meilleure référence qui soit) et une nouvelle "mort tragique" si perchée et creuse qu'on en baille à s'en éclater les tympans (on regarde cette bouse depuis 1h30, quand même). Et finalement... on a très peu ri. Oh bien sûr, ce n'est pas le but (ce n'est pas une parodie ou une comédie), mais lorsqu'on regarde ce genre de film, on recherche un minimum de fun, et définitivement il n'y en a pas. C'est davantage un navet qu'autre chose et néanmoins, il me serait difficile de qualifier ce film de "pire film de zombies" comme je le lis parfois pour une raison très simple : j'ai vu bien pire! Et si je ne m'étendrai pas sur ce point (histoire de ne pas être hors sujet), je vous renverrai à une visionnage salvateur de l’exécrablissime Zombie Undead.
