Grand fan de la bande dessinée Zombillénium d'Arthur de Pins depuis sa prépublication dans Spirou, j'avais été quelque peu frustré d'apprendre que la série allait être mise entre parenthèses (pendant 4 ans !) pour qu'un film sorte. Mais bon, de Pins était à la tête du projet, ça ne pouvait que donner un film réussi, non ?
Le diable est dans les détails
Le film nous narre donc l'histoire d'Hector, un expert en sécurité qui souhaite faire fermer Zombillénium parce que...sa fille veut y aller ?
Au cours de sa visite, Hector découvre le secret du parc : les zombies ne sont pas des acteurs, mais bel et bien des mort-vivants. Afin que le secret ne s'ébruite pas, le directeur du parc le mord afin qu'il devienne un vampire et qu'il soit contraint de rejoindre leurs rangs.
Et juste après, le loup-garou vigile le mord aussi, pour qu'il y ait plus de loups-garous dans le parc ('faut dire qu'il est tout seul, le pauvre). Du coup, personne ne sait en quoi Hector va se transformer, sauf les lecteurs assidus de la BD.
En effet, la première moitié du film est une adaptation quasi-parfaite du tome 1 de la série, avec Hector à la place d'Aurélien. Problème, le film est vendu comme une préquelle à la série (qui n'en avait pas franchement besoin). On se retrouve donc à enchaîner les situations ultra-prévisibles car déjà vues, avec une animation laissant parfois à désirer (la scène où Francis prend l'ascenseur sous les yeux des zombies a une incrustation des personnages extrêmement sale).
Même les quelques punchlines qui m'ont tiré un sourire sont pour la plupart (si ce n'est toutes) issues de la BD originale ("Pourquoi des gens viendraient voir des monstres le week-end alors qu'ils voient déjà leur patron tous les jours ?"), où va le monde sérieux ?
La seconde moitié, elle, traite d'une thématique déjà vue et revue dans ce genre de films : le méchant (qu'on devine comme tel dés sa première apparition) prend le contrôle de l'entreprise du gentil, Papa-Monstre sauve sa fille en danger, le méchant fuit comme la petite tapette qu'il est.
Générique, rideau, un bisou et au lit.
Ni zom, bi mauvais
Si le film ne brille pas par son scénario, que lui reste-t-il ?
Déjà, une chouette DA. Si des problèmes d'animation peuvent survenir, comme je l'ai déjà dit, cela n'enlève rien au graphisme atypique de de Pins qui est parfaitement retranscrit sur grand écran.
La bande-son est également bien cool, avec des morceaux rock'n roll/metal qui s'accordent très bien à l'esthétique du film. Dommage que le doublage ne soit pas toujours à la hauteur (notamment celui d'Hector, je t'aime bien Simba, mais tu colles vraiment pas au personnage).
Enfin, restent quelques idées sympathiques. Je pense notamment au cerbère composé de trois races de chiens différentes, et surtout la backstory du parc racontée dans le générique de début, qui aurait vraiment méritée qu'on s'y attarde.
Visiblement, le film a l'air d'avoir eu du succès dans la salle où j'étais, avec en particulier un père de famille juste à côté de moi qui a rigolé à chaque gag, même les plus "tarte à la crème". J'imagine donc qu'un public non-averti profitera bien de ce film (d'à peine 1 heure 15, sérieux ?), mais je ne saurais le conseiller aux fans de la BD, ou même à ceux qui n'ont lu que le premier tome.
Maintenant que le tome 4 est attaqué, j'ai hâte de voir si de Pins trouvera une justification à l'absence de tatouages de Gretchen dans la BD (autre que "ta gueule, c'est magique").