Zootopie
7.3
Zootopie

Long-métrage d'animation de Byron Howard, Rich Moore et Jared Bush (2016)

J'ai jamais rien vu d'aussi poilant !

Zootopie ! 55ieme long-métrage d’animation Disney avec le retour d’un concept que j’affectionne le plus au monde : l’anthropomorphie !! Imaginez un monde où les humains n’existent pas et qu’à leur place, des animaux construisirent une mégalopole accueillant toutes les espèces de mammifères du monde dans une cohabitation ériger sous la paix. Vous obtenez Zootopie !! Une ville aussi surprenante et menacée par une menace qui date depuis la nuit des temps !


Nos héros forment un duo des plus ironiques, paradoxales, complètement impossible et pourtant, c’est l’un des meilleurs duos que j’ai vu !


Judy Hopps : Lapine de la campagne, doublé par l’excellente Marie-Eugénie Maréchal interprétant à merveille le côté excité du personnage, rêvant de devenir la première lapine policière et rendre le monde meilleur ! Elle va devoir affronté les préjugés de son espèce, à surmonter toutes idées reçues pour changer le monde car ce film joue énormément sur les stéréotypes qu’on se fait d’un animal en particulier. Prenons les lapins: mignons, tapent du pied, cultivent des carottes et ultra reproducteur. Maintenant, oubliez tout ceci car Judy les brise un à un ! En plus d’être très persévérante, elle sait fait preuve de sournoiserie et de tactiques mesquines pour poursuivre son enquête. Cependant, même si elle est consciente du danger des préjugés, elle ne peut s’empêcher de se baser sur eux avec l’exemple du paresseux qu’elle ne croit pas capable de dépasser les 1km/h ou le fait qu’un animal aussi mignon qu’elle puisse devenir sauvage. Et c’est là où elle devient intéressante, elle est hypocrite et fait des amalgames sans le vouloir comme si c’était sa nature. Ce qui fait que son évolution devienne très flagrante car elle réussit à surpasser cet instinct !


Nick Wilde : Renard de la ville, doublé par Alexis Victor qui lui donne un timbre sarcastique adéquat pour ce perso, ne voulant qu’une chose : arnaquer ! Pas comme si c’était dans un but ou autre, il arnaque car c’est un renard et d’office, il est malin et rusé. C’est carrément l’antithèse de Hopps. Il est ce qu’il est et le vit ainsi, ce qui fait qu’il est beaucoup moins hypocrite que sa coéquipière car il assume les défauts de son espèce. Véritable génie de l’entourloupe, il va faire comprendre à notre nouvelle arrivée que Zootopie n’est pas l’utopie qu’on lui a décrite. Etant plus réaliste, il va la faire vite redescendre de son petit nuage. On pourrait croire que c’est sa nature de renard d’être aussi sarcastique surtout envers les lapins mais c’est bien plus compliqué


car lui aussi était un enfant plein de rêve voulant s’intégrer parmi les autres mais la réalité le rattrape et il en paye les conséquences. Son flash-back est juste émouvant mais tragique car un mot : Une muselière !! On lui a fait porter une muselière…à un enfant ! C’est comme bailloner un gosse, c’est juste affreux qu’on a pitié de voir ce petit renardeau qui pleure pour ses rêves brisés.


Heureusement, est-ce dû à la chance d’avoir rencontré une certaine lapin ? Nick va enfin ouvrir ses yeux et voir qu’il est capable de bien plus que d’être un simple renard.


Le film se concentre essentiellement sur ce duo mais ne laisse pas en plan ses autres personnages. Malgré leur faible apparition, chacun apporte son lot d’humour et d’indices pour faire avancer l’histoire.


Certains mettent même en place une sorte de débat : le fait que les animaux ont évolué et se conduisent plus humainement comme porter des vêtements, est-ce qu'on peut encore les considérés comme des animaux ? Est-ce que leur instinct sauvage est toujours ancré dans leur gènes ? Questions portant à la réflection sur notre véritable nature !


Mais il y a un autre personnage qui s’est fait très discret mais qui a plus d’importance qu’on le croyait.


L’adjointe Bellwether : C’est juste un petit mouton blanc doublée par Claire Keim qui met en valeur sa gentillesse avec sa douce voix, toute gentille et toute mignonne. Qui soupçonnerait un animal aussi pur pour être l’auteur d’un complot capable de diviser Zootopie ? Elle est dans la lignée des « méchants twists » instaurés depuis les Mondes de Ralph. Au début, on pourrait se demander comment ça se fait ? Tout simplement en l’écoutant et en observant attentivement ses expressions et son bureau. C’est ce que j’adore avec ce genre de méchant, c’est tellement subtil qu’on veut revoir le film pour tout comprendre. Certes, elle pas aussi imposante et marquante que nos bons vieux méchants des années 90 et on finira par l’oublier, ce que je trouve un peu dommage mais bon. Parlons de son plan : étant une proie et donc au bas de la chaine alimentaire, elle doit être constamment être soumise à la grandeur des prédateurs (et on voit que sa relation avec le maire n’est pas très joyeuse). Pourtant et statistiquement, il y a plus de proies que de prédateurs donc pourquoi vivre sous l’autorité de ces derniers. C’est là que cette biquette va employer une arme des plus dangereuses : La peur !


Les principales valeurs du film se concentrent avant tout sur les stéréotypes. Que ça soit nous ou les animaux, on est tous sujet à des stéréotypes qui nous amènent très souvent sur de mauvaises pistes et accuser à tort. C’est via notre irrésistible duo et un message des plus vrais que nous devons apprendre à passer outre ces fausses idées et ça dans les deux camps car si on vit de ses stéréotypes, à quoi bon vouloir voir cette personne différemment ? Et même si on réussit à s’en détacher, qu’est-ce qui dit qu’on ne construirait pas de nouvelles opinions ? C’est pourquoi il faut changer pour pouvoir changer quelque chose : Le changement commence avec nous !


Revenons un peu sur la peur : Zootopie est certes une grande communauté mais il existe une fragile confiance ente les proies et les prédateurs. Si fragile qu’un simple retour à l’état sauvage pourrait le briser !


C’est là que j’adore le plan de Bellwether : utiliser la peur pour dominer les prédateurs en ralliant les proies à sa cause. Et pour n’avoir aucun soupçon, elle utilise un contexte historique et génétique pour donner une justification à une telle catastrophe. Mais cette peur est aussi judicieusement appliqué dans la relation Judy/Nick qui va briser leur confiance mutuelle : Judy n’a cessé d’avoir peur de Nick ! On tenait presque une parfaite amitié mais la peur fonctionne toujours.


Enfin, la troisième valeur, celle qui va contrecarrer les plans du mouton : La confiance elle-même ! J’ai dit qu’elle était fragile, oui …mais quand cette confiance se transforme en une forte amitié qui contredit même la nature, un simple pardon est largement suffisant pour faire ressurgir ces liens qui paraissaient enterrés.


Animation : Après les textures lisses dégueulasse de Chicken little, un véritable semblant de fourrure dans Volt, nous tenons la perfection animale ! On peut réellement sentir la fourrure de chaque mammifère et ceci à un point où on pourrait les caresser tellement c’est du vrai ! Et quand ils sont mouillé, c’est tellement beau à voir tellement c’est bien fait ! Le plus incroyable c’est aussi l’animation du mode de déplacement de chaque espèce !! Lapin qui sautille, gros mammifères au pas lourd, petits qui court dans tous les sens en agitant leurs petites jambes. Aucun ne se déplace comme un humain mais vraiment comme des animaux.


Décors : Si Zootopie n’est pas à proprement parler une utopie dans le cadre relationnel entre les différentes espèces, il n’empêche que c’est une utopie dans le sens qu’elle rassemble tout le monde dans un seul endroit aux multiples quartiers et zones donnant une variété étonnante de décors s’inspirant des grandes villes : Tundraville a des allures de Moscou avec ses toits en spirale, la Place du Sahara est plus Moyen-orient, Little Rodentia est typiquement un quartier américain avec ses immeubles et le district de la forêt privilège les huttes et habitations plus exotique. On dirait qu’on est dans l’attraction « Le monde est si petit » avec ce rassemblement d’architecture venant des 4 coins du monde et le plus génial c’est que c’est juste la partie immergé de l’Iceberg ! D’autant plus que chacune de ces zones possèdent des spécificités uniques comme le télésiège de la forêt. Petit détail avec les 4 zones, on dirait un cercle où sont représentés les 4 saisons. C’est pas tout car même les véhicules sont adaptés ! Des grandes pour les girafes, des plus larges au pachydermes et même des mini pour rongeur car en plus il y a le système de taille qui est prit en compte (on veut vraiment nous faire croire à un univers nouveau sans trace d’homme) même le train est designé pour pouvoir accueillir n’importe quel animal. Les batiments de même avec des meubles adaptés, suffit de voir la boutique de glace avec ses sièges conçu que pour des éléphants. Zootopie est une ville qui semble tiré d’un rêve et pourtant, elle est totalement cohérente et réelle !


Musique : Comme pour l’environnement, la musique passe par une innombrables variétés de styles musicaux. Les thèmes principaux ont des sons très brésiliens donnant de l’exotisme. Lors des scènes d’action, ça sera plus un thème plus sauvage et plus dynamique comme lors de la poursuite de la panthère. Et parmi le reste, on retrouve des thèmes référentiels comme la musique mafia italienne avec M. Big qui fait direct référence au Parrain. Malgré que les compositions font bien leur boulot, on se souviendra plus de la chanson « Try Everything » chantée par Shakira. Cette chanson, au rythme entrainant, est un véritable hymne au courage de se relever lorsqu’on croit que tout est perdu. Ne jamais abandonner face à l’adversité, essayer encore et encore ! Si on tombe, qu’importe, on se relèvera et on réessayera ! Il faut essayer tout ce qu’on peut !


Petit aparté sur cette chanson qui apporte encore une fois de la crédibilité à Zootopie en possédant sa propre pop-culture, même sa propre culture et histoire puisqu’eux aussi sont passé par l’age de pierre. C’est littéralement notre monde mais avec des animaux.


Emotions : Etant aussi une comédie accouplé à une enquête policière, la première moitié du film enchainera avec un bon rythme un humour basé sur les stéréotypes. Et c’est là qu’on nous offre un jolie panel de gag certes classiques mais tellement drole ! Soit le stéréotype est gardé est on l’exploite à fond avec notamment la scène culte des paresseux parodiant avec brio les administrations actuelles, ou on casse les clichés comme un petit animal à grosse voix ou Mr. Big qui est une petite musaraigne. J’applaudis l’exploit d’avoir réussi à me faire rire devant des animaux à poil ! Ensuite, quand on arrive à la deuxième partie, ça devient beaucoup plus sérieux


avec la peine de la jeunesse de Nick, la tristesse de voir une ville entière se briser de l’intérieur et encore plus de constater que c’est la faute de Judy. Elle voulait rendre le monde meilleur mais elle l’a rendu pire. On est triste mais aussi fier d’elle de la voir assumer ses fautes jusqu’à démissionner et à abandonner ses rêves ! Enfin, la peur qui est un élément central et déjà l’hopital où sont enfermé les prédateurs sauvages me donnait des frissons tellement on aurait dit un hopital psychiatrique et un jumpscare de tigre n’aide pas à être rassurer. Puis c’est encore une grosse frayeur avec Nick, devenu sauvage, sur le point de dévorer sa partenaire(même si c’était de la comédie, n’empêche il était très convaincant). Enfin, joie de revoir Zootopie se reformer, que notre duo est plus souder que jamais pour finir sur un gros fou rire !


Avis Personnel : Etant fan de l'art anthropomorphique que je trouve nettement plus attirant que les vrais hommes, ce fut un réel bonheur et une joie immense de découvrir un univers où je sens enfin ce côté animal qui est une de mes passions !


J’ai bien aimé comme le climax se déroule dans un musée, représentation d’un retour à l’age primitif des animaux, pour mettre en valeur le grand pas qu’ils ont fait pour combattre leur instinct sauvage pour vivre en paix.


Conclusion : Franchement, on a à peine vu la totalité de Zootopie, les réalisateurs avaient prévu d’autres lieu en plus très intéressant. De nouvelles enquêtes peuvent se produire. Le dialogue de fin laissent à supposer que Nick et Judy sont bien plus que des amis (laissons ça sur le doute pour l’instant afin de profiter pleinement de cette grande amitié). Tout ça pour dire que Zootopie est un Disney dont le projet d’une suite peut-être le plus bénéfique à cet univers ! Je veux une suite !

Papy_Jr13
10
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Mon Top des classiques d'animation Disney !! et Mon Top des méchants Disney !!

Créée

le 22 févr. 2016

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Papy_Jr13

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