Sortir de la salle, quand on vient de voir Zulu, c'est une épreuve presque aussi difficile que de regarder en face pendant 1h50 des corps décharnés, de la violence et de la haine.
Zulu, en sortant de la salle, c'est un désespoir sans nom.

On réalise que ce qu'on a vu, ce n'était pas un film. La réalité de la vie sud-africaine qui se balance à votre face et vous qui n'avez vraiment pas envie de le savoir.
Moi ce film il m'a juste donné envie de fabriquer une bombe atomique dans mon garage pour mettre fin à l'humanité.

Zulu, l'histoire d'une enquête criminelle au sujet pas vraiment passionnant, mais qui se fait sur un fond bien trop réaliste et prenant pour laisser tout le monde indifférent.
Des personnages vraiment clichés, mais qui finalement se marient plutôt bien avec un milieu qui lui aussi balance dans les extrêmes : on oublie vite les caractères peut être trop marqués au profit d'un sujet bien plus passionnant.
Si l'histoire de drogue et de meurtres, on s'en fiche un peu, il est bien plaisant de la considérer seulement comme prétexte à l'exposition d'une Afrique du Sud démembrée, où quelques gangs charognards sont bien plus effrayants que la police et que les quelques portails de villas blanches.
Si les personnages et leurs histoires, on s'en fiche un peu, toujours est-il intéressant de penser, dans un pays comme l'Afrique du Sud, la thématique du pardon. Le pardon qu'on n'a pas donné au père de Ali, agonisant dans son collier de feu, et que l'on imagine avoir collaboré avec les blancs du temps de l'apartheid. Le pardon qu'on a donné a toute l'administration, à toute l'élite blanche qui en 1994 est passée en un clin d'oeil d'une politique raciste au bonheur de la nation arc-en-ciel. Le pardon prôné par Mandela, finalement, est-il possible ? Est-il possible quand 20 ans après on ne s'en sort toujours pas ?

Finalement, la même histoire et les mêmes personnages dans tout autre pays n'auraient été d'aucun intérêt, mais ici le talent de réalisation se montre bien plus dans ce pays là, dans cette Histoire là, dans ces cicatrices là.
clairemouais
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le 31 déc. 2013

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clairemouais

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