Si Jerôme Salle est un réalisateur discret, ses films ne laissent pas indifférents. Anthony Zimmer avait ouvert une voie désormais bien fermée dans le renouveau du thriller parano à la française, et le dytique Largo Winch malgré des choix discutables laissait espérer un futur cinéma d'action Français de haute volée... Avec Zulu, le réalisateur nous offre un Polar Sud-Africain bien trempé porté par des acteurs surprenants.
Le film puise sa force principale dans son casting, un Forest Whitaker desséché, tout en retenue et en nuance et un Orlando Bloom puissant en flic junkie/alcoolo, curieuse et surprenante rencontre entre Nicolas Duvauchelle et Mel Gibson, le cabotinage en moins. Le duo fonctionne à merveille, rappelant les duos marquants de ces trente dernières années.
Jerôme Salle et son chef-op Denis Rouden filment à merveille ces deux policiers intrigants évoluant dans une Afrique du Sud déchirée par un passé jamais digéré, instaurant ainsi une ambiance fort pesante dans un cadre contradictoire où bidonvilles et luxueuses villas sont liées le temps d'une enquête.
Malheureusement, les mécanismes stéréotype du genre, jusqu'alors subtilement détournés, reviennent au galop, bouclant l'enquête un poil facilement pour l'expédier à un Climax fort en plein désert du Namib.
Un Polar Intense et Atypique malheureusement stigmatisé par les poncifs du genre.